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Table of Contents
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Country Reports |
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VUE dENSEMBLE PAR REGION
LAFRIQUE
La signature et ratification de la Convention sur l'Interdiction des Mines
Parmi les quarante-huit pays d'Afrique, quarante ont signé
la Convention sur l'Interdiction des Mines (trente-cinq lors de la Conférence
sur la signature à Ottawa, au début du mois de décembre 1997, et cinq autres
depuis lors : la Zambie, Sao Tomé et Principe, le Tchad, la Sierra Leone
et la Guinée équatoriale, qui ont accédé au Traité).
Les pays non-signataires restants sont : la République
Centrafricaine, les Comores, le Congo (Brazzaville), la République
démocratique du Congo (RDC), l'Erythrée, le Liberia, le Nigeria et la Somalie.
Parmi les quarante signataires, dix-sept avaient déposé
leur instrument de ratification au 31 mars 1999. Par ordre chronologique, ces
pays sont : lIle Maurice, Djibouti, le Mali, le Zimbabwe, l'Afrique du
Sud, le Malawi, le Mozambique, la Guinée équatoriale, le Burkina Faso, la
Namibie, le Sénégal, le Bénin, la Guinée, le Lesotho, le Swaziland,
l'Ouganda et le Niger.
Les rapports sur les pays établis par lObservatoire des
Mines montrent que le processus de ratification est en cours dans environ la
moitié des nations qui ne l'ont pas encore ratifié.
Emploi de mines antipersonnel
Le gouvernement de l'Angola, signataire de la Convention,
avait posé de nouvelles mines antipersonnel en 1998 et 1999. Les forces de
l'U.N.I.T.A. ont aussi eu recours aux mines antipersonnel lors de la
recrudescence des combats. Il semble également certain que la Guinée-Bissau et
le Sénégal, tous deux signataires, aient utilisé des mines dans leur lutte
conjointe contre des forces militaires rebelles en Guinée-Bisseau en 1998. Le
Sénégal a ratifié la Convention en septembre 1998, pendant une période de
cessez-le-feu. Des pays signataires comme le Rwanda, l'Ouganda et le Zimbabwe
auraient eu recours à l'emploi de mines dans le conflit en République
démocratique du Congo, mais il n'y a aucune preuve tangible en ce sens et les
gouvernements qui ont fait l'objet de ces accusations ont nié avoir posé des
mines.
Des mines ont été utilisées en 1998 et/ou au début de
1999 par des forces rebelles en Angola, à Djibouti, en Guinée-Bissau et en
Ouganda, ainsi que par diverses factions en Somalie. Nombreuses sont aussi les
allégations d'emploi de mines par les forces gouvernementales, les rebelles et
les armées étrangères en RDC, les troupes gouvernementales en Erythrée, et
le gouvernement et les rebelles au Soudan.
Production et Exportation de mines antipersonnel
L'Afrique ne compte actuellement aucun producteur ou
exportateur de mines antipersonnel (l'Egypte, qui en produit encore, est incluse
dans la section " Moyen-Orient/Afrique du Nord " de ce
rapport). Par le passé, l'Afrique du Sud, l'Ouganda, le Zimbabwe et,
vraisemblablement, la Namibie ont produit des mines antipersonnel. L'Afrique du
Sud et le Zimbabwe en étaient également exportateurs.
Stocks de mines antipersonnel
Il n'y a pratiquement aucune donnée fiable sur le nombre de
mines antipersonnel que détiennent les nations africaines dans leurs stocks,
qu'elles soient signataires ou non-signataires. Peu de pays ont commencé la
destruction des stocks.
L'Afrique du Sud (243.423 mines) et la Namibie (50 tonnes de
mines et munitions non explosées) déclarent avoir détruit l'ensemble de leurs
stocks opérationnels de mines antipersonnel. Le Mali, la Guinée-Bissau et,
vraisemblablement, l'Ouganda et le Gabon ont détruit une partie de leurs stocks.
Les pays possédant des stocks de mines antipersonnel
comprennent tous les non-signataires, excepté probablement les Comores, ainsi
que l'Angola, le Tchad, Djibouti, l'Ethiopie, le Gabon, la Guinée-Bissau, le
Kenya, Madagascar, le Malawi, le Mali, la Mauritanie, le Mozambique, le Niger,
le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, le Soudan, l'Ouganda, la Zambie et le
Zimbabwe. il n'est pas certain que les pays suivants détiennent des stocks de
mines : le Botswana, le Burundi, la Guinée, la Tanzanie et le Togo.
Le problème des mines et lAction contre les Mines
On qualifie souvent l'Afrique de continent le plus fortement
miné. Les pays gravement affectés sont : l'Angola, le Mozambique, la
Somalie (le Somaliland), le Soudan, l'Erythrée et l'Ethiopie. Les autres
sont : le Zimbabwe, le Rwanda, la Zambie, le Tchad, la Namibie, le Burundi,
l'Ouganda, la République démocratique du Congo, la Mauritanie, la Sierra
Leone, le Liberia, le Sénégal, la Guinée-Bissau, le Congo-Brazaville,
Djibouti, le Malawi, le Niger, l'Afrique du Sud et le Swaziland.
Des opérations de déminage sont en cours en Angola, au
Mozambique, en Namibie, au Rwanda et au Zimbabwe, et connaissent des degrés de
succès variés.
Quelque $116 millions ont été dépensés pour l'action
contre les mines au Mozambique, probablement plus que dans n'importe quel autre
pays du monde, excepté peut-être en Afghanistan. Plus de $50 millions ont
été dépensés en Angola, plus de $10 millions en Erythrée et près de $10
millions en Ethiopie.
LE CONTINENT AMERICAIN
Signature et Ratification de la Convention sur l'Interdiction des Mines
La Convention sur l'Interdiction des Mines connaît un
soutien presque unanime sur le continent américain. Trente-trois pays ont
signé la Convention ; et seuls les Etats-Unis et Cuba ne sont pas signataires.
Au 31 mars 1999, dix-neuf pays de la région avaient ratifié la Convention
d'interdiction (par ordre de ratification) : le Canada, le Belize, Trinidad
et Tobago, la Bolivie, le Mexique, le Pérou, la Jamaïque, les Bahamas,
Grenade, le Honduras, Panama, le Paraguay, le Nicaragua, St. Kitts et Nevis, la
Barbade, le Salvador, le Costa Rica, la Dominique et le Guatemala.
Les pays qui ont signé mais n'ont pas ratifié sont :
Antique et Barbade, l'Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, la
République Dominicaine, l'Equateur, la Guyane, Haïti, Sainte-Lucie,
Saint-Vincent et les Grenadines, le Suriname, l'Uruguay et le Vénézuela.
Le processus législatif en vue de la ratification est en
cours dans la moitié de ces nations au moins.
Lemploi de mines antipersonnel
Le seul pays de la région dans lequel des mines
antipersonnel ont été posées, en 1998 et au début de 1999, est la Colombie,
où plusieurs groupes rebelles, dont l'E.L.N. et les F.A.R.C., produisent et
utilisent des mines antipersonnel et des dispositifs explosifs improvisés
depuis des années.
Production et Exportation de mines antipersonnel
Suite à la Convention sur l'Interdiction des Mines et des
politiques nationales de la région, sept pays ont arrêté la production de
mines antipersonnel : l'Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la
Colombie, le Nicaragua et le Pérou. Avant la publication du Rapport de lObservatoire
des Mines de 1999, la production colombienne, qui avait cessé en 1996,
n'avait pas aucun gouvernement ou O.N.G.
Les Etats-Unis et Cuba restent les seuls producteurs de mines
antipersonnel.
Actuellement, aucun autre pays de la région n'est
exportateur de mines antipersonnel. Les Etats-Unis ont changé leur moratoire
sur les exportations de 1992 en une interdiction permanente en 1997 ; Cuba a
déclaré officiellement ne pas exporter de mines antipersonnel. Les signataires
de la Convention que sont l'Argentine, le Brésil, le Canada et le Chili ont
exporté des mines par le passé.
Stocks de mines antipersonnel
Le Canada et le Salvador ont détruit l'ensemble de leurs
stocks opérationnels de mines antipersonnel. Le Guatemala affirme ne pas
détenir de stock. Une destruction partielle du stock a eu lieu au Nicaragua,
aux Etats-Unis et en Uruguay.
On pense que les nations suivantes détiennent des stocks de
réserve de mines antipersonnel : l'Argentine, le Brésil, le Chili, la
Colombie, Cuba, l'Equateur, la Guyane, le Nicaragua, les Etats-Unis, l'Uruguay
et le Vénézuela. Le Pérou a signalé à l'O.E.A. ne pas détenir de stocks,
mais certains rapports vont dans le sens contraire. On ne sait pas si Panama, le
Paraguay et le Suriname possèdent des stocks.
On pense que les pays suivants n'ont jamais possédé de
mines antipersonnel : Antigue et Barbade, les Bahamas, la Barbade, Belize,
la Bolivie, le Costa Rica, la Dominique, la République Dominicaine, Grenade,
Haïti, le Honduras, la Jamaïque, le Mexique, Saint Kitts et Nevis,
Sainte-Lucie et les Grenadines, Trinidad et Tobago.
Le problème des mines antipersonnel et lAction contre les Mines
Les mines antipersonnel non enlevées posent un problème
constant dans les pays d'Amérique. Les pays les plus touchés sont la Colombie
et le Nicaragua. Parmi les autres pays confrontés au problème des mines nous
trouvons : le Honduras, le Costa Rica, le Guatemala, le Pérou et
l'Equateur le long de leur frontière, ainsi que les îles Falkland/Malouines ¾
lesquelles font l'objet d'une contestation. Le plus grand nombre de mines, de
500.000 à un million, semblent être tapies sur la frontière entre le Chili et
l'Argentine, la Bolivie et le Pérou. Cependant, ces mines semblent causer peu
de victimes civiles. Tant les Etats-Unis que Cuba ont posé des mines autour de
la base navale américaine de Guantanamo ; les Etats-Unis ont pris l'engagement
d'enlever toutes leurs mines antipersonnel de la région d'ici la fin de 1999.
Des programmes humanitaires d'enlèvement des mines sont en
cours au Nicaragua, au Honduras, au Costa Rica et au Guatemala (tous en
coopération avec l'O.E.A. et le Conseil de Défense Interaméricain). A la fin
1998, le Pérou et l'Equateur ont conclu un accord sur le déminage de leurs
frontières communes. En novembre 1998, l'ouragan Mitch a dévasté le Honduras,
mais n'a retardé les efforts d'enlèvement des mines que de quelques mois. Tous
les pays d'Amérique centrale devraient atteindre le but fixé : être
vierges de mines pour l'an 2000, excepté le Nicaragua pour lequel la date
semble avoir été repoussée jusqu'en 2004, en raison notamment de louragan
Mitch.
Un mémorandum pour un Programme Commun pour la
Réhabilitation des Victimes des Mines en Amérique centrale a été signé, en
janvier 1999, par le Mexique, le Canada et le PAHO. Cette initiative, financée
par une subvention initiale de 3,5 millions de dollars canadiens, évaluera les
besoins des victimes de la guerre au Salvador, au Nicaragua et au Honduras, et
commencera lélaboration de programmes adaptés.
La contribution des Etats-Unis à l'ensemble des programmes
d'action contre les mines est plus importante que celle de n'importe quelle
autre nation (près de $173 millions pour le déminage, $50 millions pour
l'assistance aux victimes et $63 millions pour la recherche et le développement
en matière de déminage). Le Canada est un autre donateur important dans le
cadre de l'action contre les mines (environ $26 millions).
LASIE et le PACIFIQUE
Signature et Ratification de la Convention sur l'Interdiction des Mines
Parmi les trente-neuf pays de la région Asie/Pacifique ¾
qui s'étend de l'Afghanistan, à l'Ouest, aux îles du Pacifique, à l'Est ¾
dix-huit ont signé la Convention sur l'Interdiction des Mines.
Les signataires sont : l'Australie, le Bangladesh,
Brunei, le Cambodge, les îles Cook, les îles Fiji, l'Indonésie, le Japon, la
Malaisie, les Maldives, les îles Marshall, la Nouvelle-Zélande, Niue, les
Philippines, Samoa, les îles Salomon, la Thaïlande et le Vanuatu.
Les non-signataires sont : l'Afghanistan, le Bhoutan, la
Birmanie (Myanmar), la Chine, l'Inde, Kiribati, la Corée du Nord, la Corée du
Sud, le Laos, la Micronésie, la Mongolie, Nauru, le Népal, le Pakistan, Palau,
la Papouasie-Nlle Guinée, Singapour, le Sri Lanka, les îles Tonga, Tuvalu et
le Vietnam.
Au 31 mars 1999, seulement huit des dix-huit signataires
avaient ratifié la Convention. Par ordre chronologique, ces pays sont :
Niue, les îles Fiji, Samoa, le Japon, la Thaïlande, l'Australie, les îles
Salomon et la Nouvelle-Zélande.
Lemploi des mines antipersonnel
Aucune preuve n'a pu être trouvée d'emploi persistant par
les signataires de la Convention. Il est fort probable que les forces de
l'opposition au Cambodge aient utilisé des mines en 1998, mais le gouvernement
nie avoir utilisé des mines antipersonnel depuis la signature de la Convention.
Parmi les non-signataires, le gouvernement militaire et
divers groupes ethniques armés en Birmanie continuent à recourir à ces mines
sur une base quasi quotidienne. Larmée du Sri Lanka et les militants
rebelles du L.T.T.E. appelés "Tigres tamouls", continuent à poser
des mines antipersonnel. Les forces de l'opposition en Afghanistan reconnaissent
l'emploi continu de mines antipersonnel, alors que des rapports non confirmés
font état de l'emploi récent de ces mines par les Talibans.
Production et Exportation de mines antipersonnel
Huit des 16 pays producteurs de mines restants dans le monde
se situent dans cette région : la Birmanie, la Chine, l'Inde, la Corée du
Nord, la Corée du Sud, le Pakistan, Singapour et le Vietnam.
Les pays ayant arrêté la production de mines antipersonnel,
à la suite soit de la Convention ou de politiques nationales, sont le Japon,
les Philippines, Taiwan et la Thaïlande.
On pense qu'aucun pays de la région n'exporte actuellement
de mines antipersonnel. Les anciens exportateurs que sont le Pakistan et
Singapour ont établi des moratoires officiels sur les exportations, alors que
la Chine et le Vietnam, anciens exportateurs, ont déclaré publiquement ne pas
en exporter actuellement. Aucun autre pays de la région Asie/Pacifique n'est
connu pour en avoir exporté par le passé. Il convient cependant de noter que
l'Inde et la Corée du Sud ont annoncé des moratoires officiels sur les
exportations. La Birmanie et la Corée du Nord n'ont pas établi de restrictions
sur les importations.
Stocks de mines antipersonnel
La Chine, qui compte environ 110 millions de mines
antipersonnel, détient sans doute le stock le plus important du monde. Les
stocks de l'Inde (environ 4 à 5 millions) et de la Corée du Sud (environ 2
millions) comptent parmi les plus importants du monde.
Peu de pays de cette région ont entamé le processus de
destruction des mines antipersonnel. Les Philippines ont achevé la destruction
de leurs mines (2.460 mines Claymore). La Nouvelle-Zélande a détruit un petit
stock en 1996 et n'a conservé que les mines Claymore à détonation
télécommandée. Le Cambodge a détruit quelque 72.000 mines antipersonnel. Le
Japon élabore, actuellement, un plan de destruction de son stock d'un million
de mines antipersonnel.
On pense que tous les pays de la région détiennent des
stocks, excepté la Nouvelle-Zélande, les Philippines, le Bhoutan, les
Maldives, la Papouasie-Nlle Guinée (Claymore seulement), les îles-Etats du
Pacifique et éventuellement le Népal.
Le Problème des Mines et l'Action contre les Mines
Le Cambodge et l'Afghanistan comptent parmi les pays les plus
affectés au monde. En Afghanistan, des mines ont été enlevées sur une
surface de 146 kilomètres carrés, mais 713 kilomètres carrés
supplémentaires attendent d'être déminés. On estime les victimes en
Afghanistan à 10-12 par jour, soit environ la moitié de l'estimation de 1993.
Au Cambodge, 148 kilomètres carrés de terre ont été nettoyés ; on sait que
644 autres kilomètres carrés sont minés et on en suspecte 1.400 de l'être
également. En 1998, il y a eu 1.249 victimes des mines, soit un tiers des
estimations faites plusieurs années auparavant.
La frontière sino-vietnamienne était fortement minée, mais
les deux parties ont entrepris des opérations de déminage, la Chine déclarant
avoir déminé plus de 100 kilomètres carrés de terre en 1998 et au début de
1999. Une nouvelle opération de déminage se met en place dans la province de
Quang Tri, région du Vietnam la plus gravement affectée. La frontière entre
la Thaïlande et le Cambodge est aussi fortement minée, mais les Thaïlandais
n'ont pas encore amorcé un programme de déminage d'envergure. Le problème des
mines est particulièrement aigu dans la péninsule de Jaffna, au Sri Lanka,
cependant un programme d'action contre les mines, dans le cadre du P.N.U.D., est
en cours d'élaboration dans cette région. Le Laos continue d'être fortement
"infesté" plus par des munitions non explosées, qui datent des
guerres indochinoises, que par les mines. Les efforts de nettoyage
s'étendent : 159 hectares de terre ont été nettoyés en 1997 et 239
hectares en 1998 (jusqu'à fin octobre). La Birmanie connaît un problème de
mines sur sa frontière avec la Thaïlande et le Bangladesh, mais aucun
déminage systématique n'a été effectué. Le Bangladesh, la Malaisie, l'Inde,
le Pakistan, la Corée du Nord et la Corée du Sud sont un légèrement
affectés, principalement dans les régions frontalières.
Le Japon et l'Australie comptent parmi les principaux
donateurs du monde dans le cadre de l'action contre les mines. Le Japon a fourni
une contribution d'environ $39 millions (dont $8,65 millions pour 1998
seulement) et l'Australie environ $23 millions.
LEUROPE et lASIE CENTRALE
Signature et Ratification de la Convention sur l'Interdiction des Mines
Trente-neuf des cinquante-trois pays d'Europe et d'Asie
centrale ont signé la Convention sur l'Interdiction des Mines, dont quatre
depuis la Conférence initiale sur la signature de la Convention en décembre
1997 : l'Albanie, la Macédoine (qui a donné son adhésion), l'Ukraine et
la Lituanie.
Les quatorze non-signataires sont : l'Arménie,
l'Azerbaïdjan, la Bielorussie, l'Estonie, la Finlande, la Géorgie, le
Kazakhstan, le Kyrgyzstan, la Lettonie, la Russie, le Tadjikistan, la Turquie,
l'Ouzbékistan et la République fédérale de Yougoslavie. On peut voir que
cette liste contient onze Etats de l'ex-Union soviétique.
Tous les Etats de l'Union européenne ont signé, à
l'exception de la Finlande ; tous les Etats membres de l'OTAN, à l'exception
de la Turquie ; et tous les Etats d'Europe centrale et de l'Est, excepté la
République fédérale de Yougoslavie.
Alors que certaines nations de l'ex-Union soviétique ont
marqué leur réticence à signer, le Turkménistan l'a fait lors de la
Conférence sur la signature de la Convention en décembre 1997, devenant le
quatrième pays dans le monde à procéder à la ratification en janvier 1998.
Une évolution importante a été la signature, en février 1999, par l'Ukraine,
dont les 10 millions de mines antipersonnel représentent le quatrième plus
important arsenal du monde, suivie par la Lituanie, premier Etat balte.
Parmi les trente-neuf signataires de cette région,
vingt-quatre ont procédé à la ratification. Par ordre chronologique, ceux-ci
sont : l'Irlande, le Turkménistan, le Saint-Siège, Saint-Marin, la
Suisse, la Hongrie, la Croatie, le Danemark, l'Autriche, Andorre, la Norvège,
la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Bulgarie, la Belgique, la
Bosnie-Herzégovine, la Macédoine, la Slovénie, Monaco, la Suède, l'Espagne,
le Portugal et la Slovaquie.
Les quinze Etats à ne pas avoir ratifié
sont : l'Albanie, Chypre, la République Tchèque, la Grèce, l'Islande,
l'Italie, le Liechtenstein, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, la Moldavie, les
Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie et l'Ukraine. La Grèce a prononcé une
déclaration officielle lors de la signature, selon laquelle elle procédera à
la ratification "dès que les conditions relatives à la mise en uvre des
articles pertinents [de la Convention] seront satisfaites". La Lituanie a
fait une déclaration quasi identique lors de la signature. La Pologne a
affirmé qu'elle n'appliquerait la Convention que lorsque celle-ci deviendra
"réellement universelle" avec la participation de toutes les grandes
puissances. De plus la Pologne dispose dune solution de remplacement aux
mines antipersonnel.
Lemploi des mines antipersonnel
Au cours de la période de décembre 1997 au début de 1999,
il semble que de nouvelles mines antipersonnel aient été posées en
République fédérale de Yougoslavie et au Kosovo par l'armée yougoslave et
l'Armée de Libération du Kosovo ; en Turquie par le gouvernement et les
séparatistes kurdes (PKK) ; et en Abkhazie par des partisans géorgiens.
Fréquentes sont aussi les allégations d'emploi de mines par des partisans
abkhazes en Géorgie, et des rebelles au Tadjikistan. Aucun de ces exemples
n'implique des pays signataires.
Production et Exportation de mines antipersonnel
La signature de la Convention ou les politiques nationales
ont entraîné l'arrêt de la production des mines antipersonnel dans
vingt-trois pays de la région : en Albanie, en Autriche, en Belgique, en
Bosnie-Herzégovine, en Bulgarie, en Croatie, en République Tchèque, au
Danemark, en Finlande, en France, en Allemagne, en Grèce, en Hongrie, en
Italie, aux Pays-Bas, en Norvège, au Portugal, en Roumanie, en Espagne, en
Suède, en Suisse et au Royaume-Uni. (La Bielorussie, Chypre et l'Ukraine ont
été identifiés par certains comme des producteurs, mais nient toute
production actuelle ou passée). Le rapport de lObservatoire des Mines de
1999 est le premier à révéler des détails sur le rôle qu'a joué
l'Albanie par le passé dans la production de mines.
La Russie, la Turquie et la Yougoslavie demeurent les seuls
producteurs de la région. La Russie a annoncé un arrêt de la production de
mines antipersonnel explosives en 1998. Selon certaines sources yougoslaves,
aucune production de mines antipersonnel n'y a eu lieu depuis plusieurs années.
Aucun pays de la région ne semble être impliqué dans
l'exportation de mines antipersonnel. LObservatoire des Mines a identifié
dix-huit pays de la région comme anciens exportateurs : seize ont signé
la Convention, la Russie a établi un moratoire officiel sur l'exportation de
mines non détectables et non autodestructibles, et la Yougoslavie a déclaré
publiquement ne plus exporter de mines antipersonnel.
Stocks de mines antipersonnel
Les stocks de la région comptent probablement plus de 100
millions de mines antipersonnel. Selon les estimations, la Russie en
détiendrait 60 à 70 millions, et Bielorussie des millions, voire des dizaines
de millions. La Yougoslavie détiendrait également un stock très important,
mais on en ignore le nombre. La Finlande a fait savoir qu'elle possédait un
stock de moins d'un million de mines antipersonnel.
On pense qu'au début de 1999, les plus importants stocks
détenus par les signataires de la Convention sont ceux de l'Ukraine (10
millions), de l'Italie (7 millions), de la Suède (3 millions), de l'Albanie (2
millions), du Royaume-Uni (850.000), de la France (650.000) et de l'Espagne
(595.000). Dans tous les cas, la destruction est en cours ou se trouve au stade
de la planification, excepté dans le cas de l'Albanie. La Grèce possède aussi
un stock de réserve de mines, mais n'a encore établi aucun plan en vue de sa
destruction.
Cependant, des millions de mines ont été détruites ces
dernières années, notamment par la Suisse (3 millions), l'Allemagne (1,7
million), la France (750.000), la Belgique (430.000), le Royaume-Uni (430.000),
la Suède (315.000), les Pays-Bas (255.000), l'Espagne (environ 225.000), le
Danemark (environ 200.000), l'Autriche (116.000) et l'Ukraine (101.000). De
plus, la Russie a détruit 500.000 mines antipersonnel qui ne satisfont pas au
protocole II révisé sur les mines de la Convention sur les Armes
Conventionnelles. L'Autriche, la Belgique, l'Allemagne, le Luxembourg, la
Norvège et la Suisse ont achevé la destruction de leurs stocks opérationnels
de mines antipersonnel. Seize autres pays au moins ont détruit un certain
nombre de mines antipersonnel.
Le Problème des mines et l'Action contre les Mines
Un problème de mines très grave touche la Bosnie et la
Croatie, comme la Tchétchénie (Russie), l'Abkhazie (Géorgie) et le
Nagorny-Karabakh (Azerbaïdjan). Parmi les autres pays affectés par le
problème des mines : l'Albanie, l'Arménie, la Bulgarie, Chypre, la
Grèce, le Kirghizistan, la Moldavie, la Slovénie, le Tadjikistan, la Turquie
et la Yougoslavie. Des programmes humanitaires de grande envergure de déminage
sont en cours en Bosnie et en Croatie.
En outre, un certain nombre de pays de la région souffrent
encore de la présence de mines ou de munitions non explosées datant de la
Seconde Guerre mondiale, notamment Biélorussie, la Belgique, le Danemark, la
France, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Pologne, la Russie et
l'Ukraine. Dans certains cas, des milliers de mines et de munitions non
explosées sont encore enlevées chaque année.
Treize des dix-sept principaux donateurs dans le cadre de lAction
contre les Mines dans le monde proviennent de cette région : la Norvège,
le Royaume-Uni, la Suède, l'Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas, la France, la
Suisse, la Finlande, la Belgique, LItalie, lAutriche, lIrlande et la
Communauté européenne. L'ensemble de leurs contributions s'élève à plus de
$380 millions.
LE MOYEN ORIENT et lAFRIQUE DU NORD
Signature et Ratification de la Convention sur l'Interdiction des Mines
Cinq des dix-huit nations de la région ont signé la
Convention sur l'Interdiction des Mines : le Yémen, le Qatar, l'Algérie
et la Tunisie lors de la conférence sur la signature de la Convention de
décembre 1997 ; la Jordanie le 11 août 1999. Trois pays ont ratifié : Le
Yémen (septembre 1998), le Qatar (octobre 1998) et la Jordanie (novembre 1998).
En octobre 1998, la Tunisie a adopté une législation de ratification, mais ne
l'a pas encore officiellement déposée auprès des Nations Unies. Le Yémen a
une loi nationale d'interdiction, mais on ne sait pas exactement sil sagit
dune loi de mise en uvre de la Convention.
Les pays n'ayant pas signé la Convention sont : le
Bahreïn, l'Egypte, l'Iran, l'Irak, Israël, le Koweït, le Liban, la Libye, le
Maroc, Oman, l'Arabie Saoudite, la Syrie et les Emirats Arabes Unis. Les pays
les plus opposés à la Convention sur l'Interdiction des Mines sont l'Egypte,
l'Iran, l'Irak, Israël, la Libye, le Maroc et la Syrie, à en juger par leurs
déclarations, leur ligne de conduite, les actions entreprises et les votes aux
Nations Unies.
Lemploi des mines antipersonnel
Alors que les mines antipersonnel ont été largement
utilisées à travers la région, un nouvel emploi de ces mines en 1998 et
début 1999 n'est confirmé que dans le sud Liban, région occupée par Israël,
où des mines antipersonnel ont été posées tant par les forces israéliennes
que par des acteurs non gouvernementaux, et notamment les militants du
Hezbollah.
Production et Exportation de mines antipersonnel
Quatre pays de la région, l'Egypte, l'Iran, l'Irak et
Israël, ont été identifiés comme producteurs et exportateurs de mines
antipersonnel. Israël a déclaré ne plus produire de mines antipersonnel au
moins depuis décembre 1997. Israël a établi un moratoire officiel sur les
exportations ; l'Egypte et l'Iran ont déclaré ne plus exporter de mines
antipersonnel. L'Irak reste aujourdhui la seule nation du monde connue pour
avoir exporté des mines antipersonnel par le passé, à ne pas avoir annoncé
un arrêt des exportations.
Stocks de réserve de mines antipersonnel
Trois nations de la région ne détiennent apparemment pas de
stocks de mines antipersonnel : le Koweït, le Qatar et les Emirats Arabes
Unis. On ne sait pas si le Bahreïn possède un stock. Le Yémen semble être le
seul pays à avoir entamé la destruction de ses stocks : 42.000 mines
détruites en 1998.
Pas un seul pays de la région n'a fourni de détails sur le
nombre total de mines antipersonnel en stock. Il est probable que l'Egypte,
l'Iran, l'Irak, Israël et la Syrie détiennent les stocks les plus importants.
Le Problème des mines et l'Action contre les Mines
Tous les pays de la région font état de quelques problèmes
de mines, excepté le Bahreïn, le Qatar, l'Arabie Saoudite et les Emirats
Arabes Unis. Une opération de déminage d'envergure est actuellement en cours
au Kurdistan irakien. D'autres nations affectées, dans lesquelles des
opérations de déminage sont menées, tantôt systématiquement tantôt
sporadiquement, sont l'Egypte, l'Iran, Israël, la Jordanie, le Liban, la Libye,
le Maroc, la Tunisie et le Yémen. Dans la plupart des ces nations, le déminage
est assuré par les forces armées.
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