L'action humanitaire contre les mines regroupe l'ensemble des
activités visant à réduire drastiquement ou à
éliminer complètement les dangers et l'impact des mines et des
munitions non explosées (UXO) sur les civils et leurs conditions de vie.
En font partie l'étude et le marquage des zones minées, le
déminage et l'éducation à la prévention des
accidents par mines. Pour accroître l'utilité et
l'efficacité de ces actions, il est de plus en plus important
d’établir leur priorité et de les planifier.
Durant la période 2002-2003, des opérations de déminage
ont été conduites dans un nombre accru de pays, de même que
s'est étendue la superficie des zones déclarées
débarrassées de toute mine et munition non explosée. Les
accords de paix et les cessez-le-feu conclus en Angola, au Soudan et au Sri
Lanka ont permis d'élargir les activités liées à
l'action contre les mines. Deux autres pays touchés par les mines ont
rejoint la Convention d'interdiction des mines, dont l'Afghanistan, qui est l'un
des pays les plus pollués par mines et UXO au monde. Davantage d'Etats
Parties affectés ont présenté un rapport de transparence et
participé aux grandes réunions de la Convention d'interdiction des
mines. Les études sur l'impact des mines se sont poursuivies dans les
principaux pays touchés. Dans l'ensemble, les études et les
évaluations ont continué de se généraliser. Elles
ont servi à définir les priorités en matière de
déminage ainsi qu'à élaborer des plans stratégiques
nationaux dans ce domaine. Le nombre des organisations non gouvernementales
(ONG) engagées dans l'action contre les mines a progressé à
l'échelle mondiale et nationale. Enfin, la période à
l'examen a été marquée par la mise en place de
systèmes de coordination de l'action contre les mines dans de nombreux
pays.
Une grande partie des fonds alloués à l'action contre les mines
en 2002-2003 ont bénéficié à l'Afghanistan et
à l'Iraq. D'aucuns jugent cette répartition
disproportionnée et inéquitable pour les autres pays et
régions affectés. En juillet 2002, le déminage de
l'Erythrée a accusé un repli très net après que le
gouvernement a démantelé les organes de coordination existants,
fermé les ONG nationales engagées dans l'action contre les mines
et expulsé les ONG internationales.
Plusieurs Etats Parties arriveront bientôt à mi-chemin des
10 ans accordés par l'article 5 de la Convention d'interdiction des
mines pour dépolluer la totalité des zones minées. Le
1er mars 2009, les premières échéances
arriveront à expiration pour les 14 premiers Etats devenus parties
à la Convention. Onze autres pays verront ensuite leur
échéance expirer quelques mois plus tard en 2009 et huit autres en
2010[26]. Une attention accrue est
accordée à ces pays et à d'autres, afin de les aider
à tenir les délais.
Certains Etats Parties ont confondu l'ancien objectif de déminage de
"2010" défini par l'administration des Etats-Unis avec
l'échéance de 10 ans prévue par la Convention.
D'autres se sont fixé des objectifs de déminage au-delà du
délai autorisé. D'autres encore n'ont même pas reconnu
l'existence du problème, à plus forte raison
l'échéance fixée dans la Convention.
Voici comment la situation a évolué dans les 14 Etats Parties
pour lesquels l'échéance expirera en premier, en mars 2009 :
Bosnie-Herzégovine, Croatie, Danemark, Djibouti, ex-république
yougoslave de Macédoine, Honduras, Malawi, Mozambique, Namibie,
Pérou, Royaume-Uni (Falklands/Malouines), Sénégal,
Yémen et Zimbabwe. Des opérations de déminage sont en cours
dans la plupart d'entre eux, mais pas dans tous.
En Bosnie-Herzégovine, le Conseil des ministres a approuvé, en
avril 2003, une stratégie de déminage pour 2002-2010, dont
l'objectif est de libérer le pays de la menace posée par les mines
et les UXO à l'horizon 2010.
La Croatie a annoncé, en mai 2003, son intention d'être exempte
de mines avant mars 2009.
Au Danemark, la péninsule de Skallingen, fortement minée
durant la Deuxième guerre mondiale, abrite désormais une
réserve naturelle protégée et ne fait plus l'objet de
programmes de déminage.
Djibouti devrait être "exempt de mines" d'ici à la fin de 2003,
selon le Département d'Etat américain.
Dans l'ex-république yougoslave de Macédoine, où le
problème des mines est relativement limité, des opérations
de déminage sont en cours. Toutefois, dans le dernier rapport de
transparence qu'il a présenté au titre de l'article 7, le
gouvernement macédonien ne fournit aucune information sur les zones
polluées et l'état d'avancement du déminage.
Au Honduras, l'ultime opération de déminage devrait être
menée à son terme fin 2003.
Le Malawi a admis la présence de zones suspectes le long de sa
frontière avec le Mozambique dans le premier rapport qu'il a soumis, en
vertu de l'article 7, en février 2003. Il recherche actuellement des
fonds pour entreprendre des enquêtes et des activités de
déminage.
Le Mozambique a adopté en 2001 un plan national d'action contre les
mines en vue de ne plus être vulnérable à l'impact des mines
dans un horizon de dix ans.
En Namibie, les combats récemment survenus dans le nord ont fait
surgir un problème impliquant les mines. Cependant, la Namibie n'a
toujours pas remis son premier rapport de transparence requis à l'article
7, initialement dû pour le 28 août 1999, et l'on ignore toujours ses
projets à long terme en matière d'action contre les mines.
En 2002, l'Organisation des Etats américains (OEA) a estimé
que le déminage du Pérou durerait encore entre huit et neuf ans,
compte tenu des problèmes techniques et des conditions
particulièrement difficiles, l'objectif étant de déclarer
le Pérou "sans danger" en 2010.
En octobre 2001, le Royaume-Uni et l'Argentine ont conclu un protocole
d'accord sur la réalisation d'une étude de faisabilité
concernant le déminage des îles Falkland (Malouines). Aucun pas
décisif vers le lancement de l'étude en question n'a
été fait en 2002 ou au premier semestre 2003.
Au Sénégal, le responsable du génie militaire a exclu
la mise en œuvre d'un programme de déminage humanitaire
systématique tant qu'un accord de paix n'aura pas été
conclu avec les forces rebelles en Casamance. Un plan quinquennal de
déminage en trois phases a été conçu.
S'appuyant sur les résultats d'une étude d'impact des mines,
le Yémen a défini un plan stratégique quinquennal en vue de
déminer en 2004 ses 14 communautés fortement
touchées ; en 2002, six d'entre elles avaient été
dépolluées et déclarées sans danger.
Au Zimbabwe, une autorité nationale pour l'action contre les mines a
été créée en 2002 afin d’établir un
plan national d'action antimines.
L'article 5 de la Convention d'interdiction des mines oblige à
"détruire toutes les mines antipersonnel dans les zones
minées...." (mis en italique par nous). D'aucuns, y compris l'ICBL,
utilisent depuis de nombreuses années l'expression "exempt de mines" pour
décrire le but fondamental de l'éradication des mines
antipersonnel. On rencontre de plus en plus souvent d'autres termes, tels que
"débarrassé des mines", "sans risque" et "sans impact". La
communauté internationale restant en butte avec le problème des
mines, il sera bientôt indispensable de se pencher sur la signification
exacte de ces expressions et d'exprimer l'objectif poursuivi dans des termes
très précis,.
Problème des mines
Le Rapport 2003 de l'Observatoire des Mines identifie 82 pays
touchés par la présence de mines et de munitions non
explosées sur leur territoire. S'y ajoutent neuf régions (en
italique dans le tableau) qui n'ont pas le statut internationalement reconnu
d'Etats et que l'Observatoire des Mines étudie séparément
dans ses travaux et ses comptes rendus, du fait de leur situation
particulière[27].
Ampleur du problème des mines/UXO dans le monde
Afrique
Amériques
Asie/Pacifique
Europe/Asie centrale
Moyen-Orient/
Afrique du Nord
Angola
Burundi
Djibouti
Erythrée
Ethiopie
Guinée Bissau
Liberia
Malawi
Mauritanie
Mozambique
Namibie
Niger
Ouganda
RDC
Rwanda
Sénégal
Sierra Leone
Somalie
Soudan
Swaziland
Tchad
Zambie
Zimbabwe
Somaliland
Chili
Colombie
Cuba
Equateur
Guatemala
Honduras
Nicaragua
Pérou
Venezuela
Falkland/Malouines (R-U)
Afghanistan
Bangladesh
Birmanie
(Myanmar)
Cambodge
Chine
Corée/Nord
Corée/Sud Inde
Laos
Népal
Pakistan
Philippines
Sri Lanka
Thaïlande
Viet Nam
Taiwan
Albanie
Arménie
Azerbaïdjan
Biélorussie
Bosnie-Herzégovine
Croatie
Chypre
Danemark
Géorgie
Grèce
Kirghizistan
ex-rép. yougoslave de Macédoine
Moldova
Ouzbékistan
Pologne
République tchèque
Russie
Serbie-et-Monténégro
Tadjikistan
Turquie
Ukraine
Abkhazie
Haut-Karabakh
Kosovo
Tchétchénie
Algérie
Egypte
Iran
Iraq
Israël
Jordanie
Koweït
Liban
Libye
Maroc
Oman
Syrie
Tunisie
Yémen
Palestine
Sahara occidental
En caractères gras, sont indiqués les Etats non Parties
à la Convention d'interdiction des mines
L'Observatoire des Mines a retiré neuf pays de la liste, qui en
comptait 90 l'an passé, et en y a ajouté un : le Costa Rica
qui s'est déclaré exempt de mines en décembre 2002. La
République du Congo a été retirée de la liste, car
aucune zone reconnue comme minée n'a été recensée
dans le pays, bien qu'il soit possible que sa frontière avec l'Angola
soit polluée. El Salvador, l'Estonie, la Hongrie, le Kenya, la Lettonie,
la Lituanie et la Mongolie sont, pour l'essentiel, aux prises avec un
problème dont les retombées sont très limitées sur
la population civile (très peu, voire aucune victime ayant
été identifiée en 2001, 2002 ou 2003) et qui n'implique,
dans certains cas, que des munitions non explosées. Il n'en demeure pas
moins indispensable de neutraliser et d'éliminer toutes les munitions non
explosées de ces pays.
Le Venezuela a été ajouté à la liste des pays
touchés par les mines après l'annonce, dans son premier rapport
remis en vertu de l'article 7, de la présence de 1 063 mines
antipersonnel réparties dans six secteurs.
Plus de la moitié (45) des 82 pays affectés sont Etats Parties
à la Convention d'interdiction des mines. En font partie les deux pays
qui ont rejoint la Convention durant la période à l'examen
(l'Afghanistan et Chypre). Le Bangladesh a déclaré dans son
rapport requis à l'article 7 que "aucune zone minée connue ne se
trouve sur [son] territoire "[28].
Pourtant, on découvre des mines sur une portion de la frontière
avec la Birmanie longue de 208 kilomètres, dans la région des
Chittagong Hill Tracts. Les Philippines ont, elles aussi,
déclarées ne pas être affectées par les mines dans
leur rapport requis à l'article 7, mais ont indiqué que des
équipes d'artillerie et de démolition procédaient à
l'enlèvement des mines improvisées, pièges et autres engins
explosifs utilisés par les groupes
insurgés[29]. Selon les
informations dont dispose l'Observatoire des Mines, des mines sont posées
et font de nouvelles victimes chaque année.
Etudes d'impact et évaluations
On manque toujours d'informations sur l'étendue du problème des
mines dans un grand nombre de pays, et plus précisément de
données détaillées et tangibles sur l'emplacement exact des
zones minées. Dans plusieurs pays non signataire dépourvus de
programmes d'action humanitaire contre les mines, très peu d'informations
sont mises à la disposition du public. C'est le cas, par exemple, en
Birmanie, en Inde, en Iran, en Ouzbékistan et au Pakistan.
Or, il est impératif d'identifier l'ampleur du problème des
mines, en particulier l'emplacement et l'impact des zones minées, si l'on
veut élaborer des plans stratégiques de lutte contre les mines.
Différents types d'études et d'évaluations peuvent
être utilisés pour dresser un bilan.
Les études sur l'impact des mines ont pour but d'analyser les
retombées des mines sur les communautés et d'aider les
autorités à élaborer des plans stratégiques en vue
de réduire cet impact. Le Survey Working Group (Groupe de travail sur les
levés de champs de mines) coordonne la plupart des opérations
effectuées dans le cadre d'études d'impact, le Survey Action
Center (SAC) assurant les fonctions d'organisme d'exécution
Des études d'impact ont été menées à bonne
fin au Cambodge, au Mozambique, au Tchad, en Thaïlande et au Yémen
en 2000 et 2001, tandis qu'une étude modifiée a été
conduite au Kosovo. Le Bureau des Nations Unies pour les services d'appui aux
projets (UNOPS) a annoncé l'accomplissement d'une étude d'impact
dans le Nord de l'Iraq en 2002. Une étude d'impact a également
été lancée en Azerbaïdjan, en
Bosnie-Herzégovine, en Erythrée, en Ethiopie, au Liban et au
Somaliland en 2002. Toutes doivent s'achever en 2003, sauf celle conduite en
Erythrée, dont la fin est prévue pour 2004. Les études
d'impact effectuées en Afghanistan et en Angola se sont poursuivies en
2003. Au Viet Nam, la Viet Nam Veterans of America Foundation (VVAF)
prévoit de commencer une étude d'impact en 2003. Il est
également envisagé d'en lancer en Géorgie, en
République démocratique du Congo, en Somalie (Puntland) et au
Soudan.
En 2002-2003, l'Observatoire des Mines a recensé d'autres
études et évaluations touchant à la question
générale des mines dans 32 pays : Afghanistan, Albanie,
Angola, Arménie, Bosnie-Herzégovine, Cambodge, Colombie, Croatie,
Equateur, Géorgie, Guinée Bissau, Iran, Iraq, Koweït, Laos,
Liban, Mauritanie, Mozambique, Nicaragua, Ouganda, Pakistan, Pérou,
République démocratique du Congo, Rwanda,
Serbie-et-Monténégro, Soudan, Sri Lanka, Tchad, Thaïlande,
Tunisie, Viet Nam et Yémen, auxquels s'ajoutent les régions de
l'Abkhazie et du Haut-Karabakh. Très souvent, ces études sont
menées en prélude à des opérations de
déminage ou ont pour objet de faire le point sur le problème des
mines en vue de planifier une réponse.
Concernant les études d'impact et les évaluations, la
période 2002-2003 a été marquée par les faits
nouveaux suivants. L’organisation HALO Trust a conduit en juin 2002 une
étude sur trois anciennes bases de l'armée soviétique
installées en Géorgie. En Arménie, des démineurs ont
réalisé une étude sur l'une des régions les plus
minées du pays. En Iraq, le Bureau des Nations Unies pour les services
d’appui aux projets (UNOPS) ainsi que les organisations Mines Advisory
Group (MAG), VVAF et MineTech conduisent des études et évaluations
d'urgence. En Tunisie, en décembre 2002, MAG a réalisé une
étude sur l'ampleur du problème des mines, puis, en janvier 2003,
le Service de lutte contre les mines des Nations Unies (UNMAS) y a lancé
une mission d'évaluation. En 2002, l'UNMAS a également mis sur
pied une mission d'évaluation en Mauritanie et une mission d'appui
technique à Chypre. Au Viet Nam, la société canadienne
Hatfield Consultants a conduit plusieurs études locales, en partenariat
avec une agence rattachée au ministère vietnamien de la
Santé.
Le Système de gestion de l'information pour la lutte contre les mines
(IMSMA) met à la disposition des programmes d'action antimines les
données collectées sur les zones minées, le
déminage, les blessés et tués, etc., ainsi que les cartes
afférentes. Selon le Centre international de déminage humanitaire
de Genève (CIDHG), l'IMSMA a été installé dans 29
pays, dont l'Albanie, l'Arménie, le Chili, la Colombie, Chypre, le
Guatemala, le Honduras, la République démocratique du Congo, le
Soudan et la Zambie en 2002. La version 3.0 est devenue disponible en 2003.
Au total, 38 des 45 Etats Parties touchés par les mines avaient remis,
au 31 juillet 2002, leur rapport de transparence requis à l'article 7.
L'Angola, l'Erythrée, le Liberia, la Namibie et la Sierra Leone sont en
retard à cet égard. L'Afghanistan et Chypre n'ont pas encore eu
à rendre de rapport au titre de l'article 7.
Déminage
Selon les informations fournies, des activités de déminage de
quelque nature ont été menées en 2002-2003 dans 63 pays
considérés comme touchés par les
mines[30]. Des opérations de
déminage humanitaire sont en cours dans 35 pays au moins et des
activités de déminage limité ont été
signalées dans 32 pays. Aucune activité de déminage n'a
été constatée dans 16 pays touchés par les mines.
Déminage humanitaire
Des activités de déminage humanitaire réalisées
sous la houlette des acteurs internationaux, nationaux et non gouvernementaux
étaient en cours dans 35 pays au moins en 2002-2003. Ce chiffre inclut
24 Etats Parties (Afghanistan, Albanie, Angola, Bosnie-Herzégovine,
Cambodge, Costa Rica, Croatie, Djibouti, Equateur, Erythrée,
ex-république yougoslave de Macédoine, Guinée Bissau,
Guatemala, Honduras, Jordanie, Mauritanie, Mozambique, Nicaragua, Pérou,
République démocratique du Congo, Rwanda, Tchad, Thaïlande et
Yémen) et 11 Etats non Parties (Azerbaïdjan, Ethiopie, Grèce,
Iran, Iraq, Laos, Liban, Pakistan, Soudan, Sri Lanka et Viet Nam). Des
opérations de déminage humanitaire ont également
été menées en Abkhazie, au Haut-Karabakh, au Kosovo et au
Somaliland.
L'établissement de rapports transparents sur l'état
d'avancement de la dépollution est essentiel pour déployer
efficacement les moyens de déminage dans les zones prioritaires. Le
manque d'informations freine le recensement des territoires
dépollués et, partant, rendues aux communautés. Dans le
domaine du déminage, il existe souvent des écarts significatifs
entre les données indiquées dans les rapports remis par les pays
en vertu de l'article 7, les chiffres transmis par l'organisme national
chargé de la coordination et les informations fournies par les ONG
spécialistes du déminage. Ainsi, l'Observatoire des Mines a eu,
pour 2002, beaucoup de mal à obtenir des chiffres complets et
cohérents sur l'Afghanistan, l'Angola, la Guinée Bissau, le
Mozambique et le Tchad.
Dans certains cas, les ONG internationales assument l'essentiel des
tâches de déminage humanitaire, en coopération avec les
autorités locales. En 2002, les ONG ont intensifié leurs
activités de déminage dans plusieurs pays, et plus
particulièrement en Afghanistan, en Iraq et au Sri Lanka. Les principales
ONG internationales spécialistes du déminage sont DanChurchAid
(DCA), Danish Demining Group (DDG), HALO Trust (HALO), Mines Advisory Group
(MAG), Norwegian People's Aid (NPA) et la Fondation suisse pour le
déminage (FSD).
En Abkhazie, HALO a dépollué 858 688 m² de terrain
en 2002.
En Albanie, DCA et la FSD ont conduit des études d'impact qui ont
débouché sur l'affranchissement, en 2002, de près de
6 millions de m² de terrains suspects, tandis qu'une étude
technique a permis de désigner comme non dangereux
675 000 m² supplémentaires de terrain, auxquels s'ajoutent
450 000 m² débarrassés de mines.
En Angola, les ONG spécialistes du déminage ont indiqué
la dépollution de plus de 2,8 millions de m² de terrain entre 2002
et le premier trimestre 2003.
En Erythrée, DDG a dépollué un total de
154 000 m² de terrain entre janvier et juillet 2002, date de
l'expulsion des ONG spécialistes du déminage. DCA a
déminé 250 500 m² de terrain entre le
1er juin 2001 et juillet 2002. HALO a été sommé
de cesser ses opérations en mai 2003, alors qu'il avait reçu
l'autorisation de les poursuivre après juillet 2002.
Au Mozambique, l'Institut national pour le déminage (IND) indique que
8,9 millions de m² ont été dépollués en 2002,
soit légèrement plus qu'en 2001 (8,7 millions de m²). Notons
cependant que des chiffres divergents ont été communiqués
par différentes ONG.
Au Tchad, l'ONG HELP déclare avoir dépollué une
superficie totale de 1 935 000 m² de terrain en 2002,
détruisant pour cela 2 970 mines et 6 904 UXO.
Au Haut-Karabakh, HALO a dépollué 380 386 m² de
terrain en 2002. En 2003, une intensification considérable de ses
activités a permis de déminer 810 743 m² entre le
1er janvier 2003 et le 1er juin 2003.
Au Somaliland, trois ONG (DDG, HALO et la Santa Barbara Foundation) ont
conduit des activités de déminage en 2002 et
dépollué près de 1,7 million de m² de terrain ainsi
que 20 millions de m² de zones de combat.
En 2002, des ONG locales ou nationales spécialistes du déminage
sont intervenues dans plusieurs pays.
En Afghanistan, les activités de déminage menées par
des ONG nationales et internationales se sont fortement
développées grâce à un budget multiplié par
quatre. En 2002, les organismes de déminage ont dépollué
22,5 millions de m² de terrain et 88,6 millions de m² des
anciens champs de bataille, contre 15,6 millions de m² de terrain
déminés en 2001.
En Azerbaïdjan, deux ONG nationales ont dépollué
1 118 000 m² de terrain en 2002.
En Ethiopie, la première ONG du pays spécialiste du
déminage humanitaire, Ethiopien Mine Action Office (EMAO), a
démarré des opérations vers le milieu de l'année
2002. En janvier 2003, elle avait déminé 396 555 m²
de terrain.
En Guinée Bissau, le centre de coordination de l'action contre les
mines a indiqué, en juin 2003, que 390 000 m² de terrain
avaient été dépollués depuis 2000. Selon le
Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l'ONG
spécialiste du déminage HUMAID a dépollué
333 240 m² de terrain entre novembre 2000 et février 2003.
Une autre ONG nationale, LUTCAM, a entrepris des opérations sur le
terrain en février 2003.
En Iraq, des programmes de déminage ont pour la première fois
été mis en œuvre dans le sud du pays après la
cessation des combats intensifs en avril 2003. Avant cela, quatre ONG locales
soutenues par l'ONU, MAG et NPA conduisaient des activités de
déminage dans les régions kurdes du nord du pays. DCA, la FSD et
MineTech ont démarré des activités de déminage en
2003.
Au Pakistan, l'ONG locale Community Motivation and Development Organization
(CMDO) a lancé, début 2003, un nouveau programme pilote de
déminage humanitaire dans l'une des régions du pays.
Au Soudan, le déminage a gagné du terrain en 2002, avec la
participation de DCA, Landmine Action, des ONG locales membres de "Operation
Save Innocent Lives" (OSIL), du Sudan Integrated Mine Action Service (SIMAS),
ainsi que, pendant un certain temps, de la Force américaine de
déminage de réaction rapide (Quick Reaction Demining Force,
QRDF).
Dans beaucoup de pays, les opérations de déminage humanitaire
sont le fait des ONG, qui coopèrent avec l'armée nationale ou les
démineurs de la police.
En Bosnie-Herzégovine, le Centre d'action contre les mines a
déclaré en février 2003 qu'environ 6 millions de
m² de terrain avaient été déminés en 2002,
contre 5,5 millions en 2001. La superficie totale dépolluée en
2002 restait largement inférieure aux objectifs.
L'autorité cambodgienne pour l'action contre les mines et
l'assistance aux victimes (CMAA) indique qu'environ 34,7 millions de m² de
terrain ont été dépollués en 2002, contre 21,9
millions de m² en 2001. Cette hausse résulte essentiellement de
l'élargissement des activités de déminage menées par
les forces armées du Cambodge.
Le Centre croate d'action contre les mines (CROMAC) a indiqué que 60
millions de m² de terrain avaient été déclarées
exempts de mines en 2002, dont quelque 31 millions de m² suite à des
opérations de déminage. En 2001, 13,6 millions de m² de
terrain avaient été dépollués, en grande partie au
moyen d'engins mécaniques.
Dans l'ex-république yougoslave de Macédoine, près de
3,9 millions de m² de terrain ont été dépollués
en 2002 par divers acteurs, tels que l'OTAN, les forces de
sécurité macédoniennes, Handicap International et MineTech.
Au Laos, de graves problèmes de financement ont
débouché, à la mi-2002, sur un ralentissement
considérable des opérations de déminage ainsi que sur le
licenciement de près de la moitié du personnel opérationnel
du programme UXO LAO. Depuis, les opérations reprennent progressivement
et le personnel est réembauché. En 2002, 8,4 millions de m²
de terrain ont été dépollués et 98 963
munitions non explosées détruites.
Au Liban, l'armée de Terre a annoncé le déminage de 1,7
million de m² de terrain en 2002. Grâce à la contribution de
50 millions USD des Emirats arabes unis dans le cadre du programme
"Opération Emirats Solidarité", deux sociétés
commerciales ont déminé 3,9 millions de m² de terrain dans le
Sud du Liban en 2002.
En République du Congo, entre juin 2001 et avril 2003, Handicap
International Belgique a dépollué 25 756 m² de
terrain à l'intérieur de Kisangani et dans ses alentours. En mai
2003, l'ONG a été contrainte d'arrêter ses activités
faute de moyens financiers. Des opérations de petite envergure ont
également été réalisées par l'armée et
l'ONU.
Au Sri Lanka, les sapeurs du génie ont indiqué qu'environ
16,36 millions de m² de terrain avaient été
dépollués en 2002. Le cessez-le-feu de février 2002 a
facilité la venue des ONG spécialistes du déminage, dont le
nombre est passé de zéro en 2001 à cinq en 2002 et 2003
(DDG, FSD, HALO, MAG et NPA).
Au Viet Nam, l'Armée populaire vietnamienne est le premier organisme
engagé dans le déminage du pays, auquel participent
également les gardes-frontières, les sociétés
militaires commerciales et cinq ONG internationales.
Dans certains pays, des opérations de déminage sont conduites
par l'armée et la police nationales. La quasi-totalité des cas
suivants relèvent peut-être du déminage humanitaire, mais il
faudrait davantage d'informations, avant tout sur les procédures
d'assurance-qualité, pour le confirmer.
A Djibouti, une unité des forces terrestres a dépollué,
en partenariat avec le contractant américain RONCO, 4 986
m² de terrain en 2002.
Au Guatemala, les opérations de dépollution conduites dans le
département de San Marcos ont pris fin le 15 décembre 2002 :
8 342 m² de terrain ont pu être restitués à
la population.
En Grèce, en 2002, l'armée de Terre a déminé
66 000 m² de terrain dans les régions septentrionales du
pays, dans le cadre des opérations de déminage en cours.
En Jordanie, le corps du génie royal a dépollué 20
champs de mines en 2002, permettant ainsi la réalisation d'un vaste
projet national d'irrigation.
Au Kosovo, 203 360 m² de terrain ont été
dépollués en 2002, dans le cadre des opérations conduites
par le corps de protection du Kosovo. Quatorze nouvelles zones dangereuses ont
été identifiées.
En Mauritanie, 5 294 mines et 5 098 UXO ont, au total,
été enlevées et détruites entre avril 2000 et avril
2003 par le Bureau national du déminage humanitaire.
Au Rwanda, les démineurs du Bureau national du déminage,
rattaché au ministère de la Défense, ont enlevé un
total de 1 220 mines et de 27 791 UXO entre 1995 et 2002.
En Thaïlande, le Centre thaïlandais d'action contre les mines a
fait état de la dépollution de 368 351 m² de
terrain en 2002.
Au Yémen, le Comité national de l'action contre les mines
rapporte que, en 2002, sept équipes de déminage ont
dépollué 18 zones minées connues, représentant
une superficie totale d'environ 1,18 million de m².
Le Programme d'action contre les mines de l'OEA intervient en collaboration
avec les armées nationales en Amérique centrale et du Sud.
En décembre 2002, le Costa Rica s'est déclaré exempt de
mines. Selon une mise à jour de l'OEA, un total de 338 mines
disséminées sur 130 000 m² de terrain ont
été enlevées le long de la frontière
nicaraguayenne.
En Equateur, les équipes du génie militaire chargées du
déminage ont éliminé un total de 4 573 mines
depuis le début de leurs opérations.
Au Honduras, l'armée de Terre et l'OEA, chargées des
opérations de déminage, ont dépollué une superficie
totale de 16 700 m² en 2002.
Au Nicaragua, le corps du génie des forces terrestres a
dépollué 339 032 m² de terrain en 2002,
éliminant 5 479 mines antipersonnel.
Au Pérou, le génie militaire a fini, en 2002, de
déminer le canal de Zarumilla, sa source - située à La
Palma - et les alentours du pont international de Aguas Verdes. Entre juin
2002 et mai 2003, des membres de la police nationale et des démineurs
embauchés par les services industriels de la Marine ont détruit
17 651 mines disséminées autour de 668 pylônes de
lignes électriques à haute tension.
Autres activités de déminage
Des opérations de déminage limité étaient en
cours dans 32 pays au moins en 2002-2003, dont 10 Etats Parties
(Colombie, Chypre, Namibie, Ouganda, Philippines, République
tchèque, Serbie-et-Monténégro, Tadjikistan, Zambie et
Zimbabwe) et 22 Etats non Parties (Arménie, Biélorussie, Birmanie,
Burundi, Chine, Corée du Nord, Corée du Sud, Egypte,
Géorgie, Inde, Israël, Koweït, Kirghizistan, Maroc, Moldova,
Népal, Oman, Ouzbékistan, Pologne, Russie, Turquie et Ukraine),
ainsi qu'au Sahara occidental, à Taiwan et en Tchétchénie.
On recense des activités de dépollution, conduites par
l'armée ou d'autres acteurs (tels que les unités de la police
nationale chargées de neutraliser et d'éliminer les engins
explosifs dans les situations d'urgence) en Biélorussie, en
Géorgie, au Koweït, en Moldavie, à Oman, en Pologne, en
République tchèque, en Russie et en Ukraine.
Au cours de la période à l'examen, des activités de
déminage ont été effectuées dans certains pays pour
faciliter la conduite d'opérations militaires. Des activités de
cette nature ont été menées à des fins tactiques en
Birmanie, au Burundi, en Russie (Tchétchénie), en Colombie, au
Népal, en Ouganda, en Ouzbékistan et aux Philippines,.
D'autres ont eu lieu à Chypre et en Israël dans un but
d'entretien des champs de mines.
En Birmanie (Myanmar), les militaires continuent de pratiquer une forme
barbare de déminage, qui consiste à forcer les civils à
marcher devant eux pour faire exploser les mines.
En décembre 2002, la Chine a signalé le démarrage de
nouvelles opérations de déminage le long de sa frontière
avec le Viet Nam, suite à la signature d'un accord frontalier
bilatéral prévoyant la réalisation d’enquêtes
techniques sur les zones minées avant 2005.
En septembre 2002, les deux Corées ont entrepris de déminer la
zone démilitarisée en vue de mettre en œuvre un projet dans
le domaine des transports. Ce serait la première opération du
genre.
En Egypte, des sociétés commerciales ont entrepris des
opérations de déminage limité aux fins du
développement économique.
Les armées indienne et pakistanaise ont manifestement entrepris la
dépollution systématique de leur frontière en octobre 2002,
après le retrait des troupes. Le Pakistan affirme avoir détruit la
majorité de ses champs de mines, tandis que l'Inde déclare avoir
retiré 85 % des mines qu’il a posées.
En 2002, l'armée kirghize aurait commencé à
déminer certains secteurs, mais, selon le service des
gardes-frontières kirghizes, les opérations ont été
suspendues en raison de différends frontaliers.
En Namibie, la Société namibienne de développement
(Namibie Development Corporation) a financé en 2002 la
dépollution de dizaines de parcelles de 30 hectares dans la région
du Caprivi occidental.
Au Sahara occidental, selon les informations de l'ONU,
36 opérations d'élimination de mines ont été
menées par l'armée royale marocaine et neuf par le Front
Polisario, entre avril 2002 et janvier 2003. Toujours d'après l'ONU,
l'armée royale marocaine avait conduit, en mai 2003, 16 autres
opérations de ce type dans la région.
Dans le sud de la Serbie, l'armée de Terre et le ministère de
l'Intérieur ont désactivé ou détruit 6 654
mines et 223 058 UXO, dont des bombes à fragmentation, entre mai
2001 et décembre 2002.
A Taiwan, la société BATEC a débarrassé de
5 165 mines antipersonnel un territoire de 66 362 m²
situé au sud de l'aéroport de Shang-Yi, sur l'île de Kinmen,
en 2002. D'après le ministère de la Défense nationale,
l'île ne compte plus aucun champs de mines.
En Turquie, l'armée a terminé de déminer sa
frontière avec la Bulgarie au milieu de 2002.
En Zambie, les démineurs de l'armée de Terre, en consultation
avec RONCO, ont commencé, en mai 2002, à déminer les routes
longeant le lac Kariba afin de permettre le lancement, par la Banque mondiale,
d'un projet de développement de 50 millions USD.
A cela s'ajoutent les initiatives de déminage conduites ou mises en
œuvres par des villageois ou des communautés touchés par les
mines en Afghanistan, en Birmanie (Myanmar), au Cambodge, au Laos, au Nicaragua
et au Pakistan. Au Cambodge et au Laos, les organismes gouvernementaux
responsables de l'action contre les mines ont demandé l'interdiction de
ce type d’initiative.
Absence de déminage
Pour 2002, on ne recense aucune opération de déminage dans 16
pays touchés par les mines, dont 12 Etats Parties (Algérie,
Bangladesh, Chili, Danemark, Liberia, Malawi, Niger, Sénégal,
Sierra Leone, Swaziland, Tunisie et Venezuela) et quatre Etats non Parties
(Cuba, Libye, Somalie et Syrie), ainsi qu'en Palestine et dans les
Falkland/Malouines (Royaume-Uni).
Des opérations de déminage humanitaire sont en cours de
planification dans les Etats Parties suivants : Algérie, Chili,
Niger, Tunisie et Venezuela.
Déminage d'urgence
En 2002, le Service de la lutte contre les mines des Nations Unies (UNMAS) a
poursuivi ses programmes d'intervention d'urgence en Erythrée, dans
l'ex-république yougoslave de Macédoine et dans le Sud du Liban.
Il a également mis sur pied de nouveaux programmes de coordination
d'urgence en République démocratique du Congo et au Soudan. De
plus, l'UNMAS assure la coordination du Programme des Nations Unies de lutte
antimines pour l'Afghanistan et de l'intervention d'urgence de l'ONU en Iraq. La
Force américaine de déminage de réaction rapide (Quick
Reaction Demining Force), installée au Mozambique, a
été déployée en Afghanistan, en Iraq, au Soudan et
au Sri Lanka en 2002 et 2003.
Planification et coordination
En 2002-2003, l'aspect "développement" de l'action contre les mines a
bénéficié d'un intérêt accru, le
déminage n'étant plus seulement considéré comme une
forme d'assistance humanitaire d'urgence. En effet, les donateurs et les pays
touchés par les mines reconnaissent qu'il est impératif
d'intégrer l'action contre les mines dans les efforts de redressement
déployés sur le long terme et de définir les
priorités de déminage humanitaire en fonction de ces
activités de développement.
Durant la période à l'examen, les besoins en termes de
planification et de coordination ont fait l'objet d'une attention et d'efforts
accrus. La plupart des pays donateurs insistent pour que les pays
affectés par les mines se dotent d’une stratégie
d’action axée sur la définition de priorités de
déminage et pour qu'ils rendent fidèlement compte de l'état
d'avancement général. Sans l'aide des informations émanant
des études, des systèmes de planification et d'un organe de
coordination bien structuré, les pays affectés et les donateurs
continueront de disposer de données faussées, ce qui, en retour,
empêchera de mesurer l'utilité et l'efficacité de l'action
contre les mines.
Le Rapport 2003 de l'Observatoire des Mines a relevé la
présence d'un organe de coordination et de planification dans 37 des 82
pays touchés par les mines : Afghanistan, Albanie, Angola,
Azerbaïdjan, Bosnie-Herzégovine, Cambodge, Chili, Colombie, Croatie,
Djibouti, Egypte, Equateur, Erythrée, Ethiopie, ex-république
yougoslave de Macédoine, Guinée Bissau, Honduras, Iran, Iraq,
Jordanie, Laos, Liban, Mauritanie, Mozambique, Nicaragua, Pérou,
République démocratique du Congo, Rwanda,
Serbie-et-Monténégro, Soudan, Sri Lanka, Tchad, Thaïlande,
Tadjikistan, Yémen, Zambie et Zimbabwe. On en trouve également en
Abkhazie, au Haut-Karabakh, au Kosovo, en Palestine et au Somaliland.
La période à l'examen a été marquée par
les faits nouveaux suivants en matière de coordination.
Au Chili, en mai 2002, la création d'une Commission nationale du
déminage a été décidée par décret
officiel. Mais elle n'avait toujours pas officiellement vu le jour le 19
août 2002.
En juillet 2002, l'Erythrée a annoncé la mise en place d'une
autorité gouvernementale de déminage chargée de
gérer et de coordonner l'action contre les mines dans le pays. Dans le
même temps, des ONG comme DCA, DDG et le Mine Awareness Trust ont
été expulsées du pays, HALO Trust ayant été
à son tour sommé de partir en juin 2003.
En Palestine, un Comité national d'action contre les mines a
été créé en août 2002. Il regroupe des
organismes de l'Autorité palestinienne, le Comité international de
la Croix-Rouge (CICR), l'UNICEF, l'Office de secours et de travaux des Nations
Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA)
ainsi que des ONG spécialistes de la question.
Le Centre péruvien d'action contre les mines, "Contraminas"
(Centro Peruano de Acción contra las Minas Antipersonales) a
officiellement vu le jour en décembre 2002.
Au Soudan, l'UNMAS a mis en place un Centre national d'action contre les
mines à Khartoum, en février 2003.
Au Sri Lanka, le Comité directeur national de l'action contre les
mines (NSCMA) a été créé fin 2002.
Au Zimbabwe, une autorité nationale de l'action contre les mines a
été créée début 2002, en complément du
Centre zimbabwéen d'action contre les mines.
Les plans nationaux d'action contre les mines sont un outil de planification
très précieux pour permettre aux Etats Parties concernés de
respecter les délais fixés en matière de déminage.
Ce type de plan permet également de s’assurer que le
déminage profite aux populations les plus durement touchées par
les mines tout en contribuant au développement socioéconomique du
pays dans son ensemble. De plus, les plans d'action contre les mines renforcent
la transparence vis-à-vis des donateurs et servent de point de
départ pour informer les communautés touchées par les
mines.
Pour la période à l'examen, l'Observatoire des Mines
relève l'existence d'un plan national d'action contre les mines dans
22 pays : Afghanistan, Albanie, Azerbaïdjan,
Bosnie-Herzégovine, Cambodge, Chili, Colombie, Croatie, Egypte, Equateur,
Guinée Bissau, Jordanie, Laos, Liban, Mozambique, Nicaragua,
Sénégal, Soudan, Tchad, Thaïlande, Zimbabwe et Yémen.
Des plans de cette nature étaient également en cours
d'élaboration ou d'adoption dans un grand nombre de pays.
La période à l'examen a été marquée par
les faits nouveaux suivants en matière de planification.
En Afghanistan, un plan stratégique présenté
début 2003 propose la conduite d'un programme de déminage
accéléré afin de débarrasser de toute mine les
secteurs classés hautement prioritaires dans un délai de cinq
ans.
En Albanie, un plan national d'action contre les mines a été
conçu en 2002, avec le concours du PNUD, dans l'objectif d'achever le
déminage en 2006.
En Angola, des équipes d'évaluation interorganisations,
réunissant l'ONU, des ONG et le gouvernement ont mené à
bien la première phase d'une procédure d'évaluation rapide
des besoins essentiels, qui consistait en la visite de 28 lieux autrefois
inaccessibles où sont retournées des personnes
déplacées. Leur constat est que 26 de ces sites sont fortement
minés.
En Bosnie-Herzégovine, le Conseil des ministres a approuvé une
stratégie de déminage visant à débarrasser le pays
des mines et munitions non explosées à l'horizon 2010.
Au Cambodge, un plan d'action contre les mines a été
préparé en vue d'être rattaché à la
stratégie nationale de lutte contre la pauvreté et aux lignes
d'orientation d'une stratégie à long terme pour le
déminage.
En Egypte, en mars 2003, le gouvernement a adopté un plan national de
déminage et de développement de la côte nord-ouest du
pays.
En Equateur, un plan national de déminage pour 2003-2004 a
été avalisé en décembre 2002.
En Iraq, plusieurs études et évaluations étaient
prévues ou mises en œuvre en juin 2003, l'objectif étant de
combler les lacunes sur la connaissance du degré de pollution dans les
régions sud et centre du pays avant mars 2003.
Au Mozambique, un plan quinquennal d'action contre les mines a
été formulé pour 2002-2006, sur la base des conclusions de
l'étude sur l'impact des mines achevée en août 2001. Le
gouvernement a indiqué que son plan de lutte contre la pauvreté
comprenait un volet sur l'action contre les mines.
En 2003, la République démocratique du Congo a soumis son
premier rapport de transparence requis à l'article 7, dans lequel sont
comptabilisées 165 zones minées ou suspectes dans 11
provinces.
Au Tadjikistan, un programme de déminage étatique a
été créé en 2002 pour planifier l'action contre les
mines.
Au Tchad, un plan de stratégie nationale pour 2002-2015 a
été conçu en 2002, sur la base des résultats de
l'étude d'impact des mines qui s'est achevée en mai 2001. Il est
rattaché à la stratégie nationale de lutte contre la
pauvreté pour 2001-2015.
Faits nouveaux concernant la coordination et l'information à
l'échelle mondiale
Le Comité permanent sur le Déminage, l'Education aux dangers
des mines et les Techniques du déminage s'est réuni en
février et mai 2003, sous la coprésidence de la Belgique et du
Kenya, et avec le Cambodge et le Japon pour corapporteurs, lesquels reprendront
la présidence à compter de septembre 2003. Dans ses
réunions de 2003, le Comité a axé ses efforts sur
l'évolution de la situation dans les Etats Parties affectés et sur
les activités conduites par ceux-ci. A l'occasion de la rencontre de
février 2003, 17 Etats Parties ont dressé un bilan des plans
et des progrès réalisés dans la mise en œuvre de
l'action contre les mines. En mai 2003, 16 Etats Parties ont fait un
exposé sur la question[31].
Présentation a également été faite de l'action
contre les mines réalisée en Iraq (exposé fait par
l'UNMAS), au Soudan, au Sri Lanka et en Turquie, pays touchés par les
mines et liés à la Convention d'interdiction des mines. On
trouvera les documents présentés aux Comités permanents
à l'adresse www.gichd.ch.
En mai 2003, un nouvel "outil" a été introduit pour aider les
Etats Parties touchés par les mines à rendre compte de leurs
activités. Il s'agit de l'approche dite des "4P", conçue par
l'Unité de soutien à la mise en œuvre (ISU). Cette approche
préconise de traiter des problèmes, des plans, des progrès
et des priorités. La présidence du Comité espère
qu'elle permettra de mesurer les avancées de l'action contre les mines et
d'identifier les défis de façon plus efficace, et ce alors que les
Etats Parties s'attachent davantage à respecter le délai de dix
ans pour achever le déminage de leur zones polluées.
Le Groupe de travail de l'ICBL sur l'action contre les mines,
présidé par NPA, a pris part aux réunions de février
et de mars, où il a souligné à quel point il est essentiel
que les Etats Parties touchés par les mines participent au programme de
travail intersessionels. Le Groupe de travail a également insisté
sur le besoin constant de connaître les résultats de l'action
contre les mines. Enfin, il a mis l'accent sur le délai fixé
à 10 ans pour dépolluer la totalité des zones
minées ainsi que sur l'importance de mesurer efficacement les
progrès et d’évaluer les défis à relever.
Le Comité directeur de la lutte antimines, présidé par
l'UNMAS et composé de diverses ONG spécialistes du
déminage, de l'ONU, du CICR et autres, s'est réuni à trois
reprises en 2002 pour examiner les priorités de l'action contre les
mines, l'évolution de la situation dans certains pays (Afghanistan,
Angola, Sri Lanka et Viet Nam, plus Tchétchénie) et la mise en
place d'une initiative d'intervention rapide. De plus, le Comité
directeur a constitué un groupe spécial chargé
d'étudier les écarts croissants de résultats entre l'ONU et
les ONG sur le terrain. L'UNMAS a également présidé le
Groupe interinstitutions de coordination de la lutte antimines, entité
interne de l'ONU, qui a tenu des réunions mensuelles en 2002 pour
coordonner les interventions de l'ONU dans ce domaine.
Après consultations avec les acteurs de l'action contre les mines, les
autorités des pays affectés et les gouvernements donateurs, la
Stratégie des Nations Unies pour la lutte contre les mines a
été mise à jour en juillet 2003. Les modifications
apportées sont notamment liées aux évolutions techniques et
méthodologiques, à la participation accrue des pays
affectés à la planification, à la coordination et à
la réalisation des programmes de déminage humanitaire ainsi qu'au
rôle majeur des communautés touchées par les mines.
Pendant la période à l'examen, l'une des principales
préoccupations en matière de coordination a porté sur
l'intégration des plans nationaux d'action contre les mines dans les
plans de développement ou de lutte contre la pauvreté.
L'Observatoire des Mines constate que cinq pays font état
d'activités de déminage et de plans d'action contre les mines qui
s'inscrivent dans leur plan national de développement ou de lutte contre
la pauvreté : Cambodge, Mauritanie, Mozambique, Tchad et Zimbabwe.
Le PNUD apporte son concours à la gestion des programmes d'action
contre les mines dans 23 pays : Afghanistan, Albanie, Angola,
Azerbaïdjan, Bosnie-Herzégovine, Cambodge, Colombie, Croatie,
Erythrée, Ethiopie, Guinée Bissau, Iran, Jordanie, Laos, Liban,
Mozambique, Somalie, Soudan, Sri Lanka, Tadjikistan, Tchad, Ukraine et
Yémen. Le PNUD continue également de mettre en œuvre et de
développer son Programme d'échanges en matière de lutte
antimes (MAX), conçu pour faciliter les transferts de connaissances
spécialisées, d'informations, de techniques et d'équipement
entre les programmes des pays touchés par les mines. En 2002, le
programme a réuni des spécialistes originaires de l'Afghanistan,
de l'Azerbaïdjan, de la Croatie et du Mozambique, liste qui, en 2003,
devrait être complétée par le Cambodge et le Yémen,
notamment.
Les normes internationales de la lutte contre les mines offrent aux acteurs
sur le terrain et aux autorités des directives sur la manière de
surveiller et de conduire l'action contre les mines conformément aux
standards et aux niveaux de sécurité adoptés à
l'échelle mondiale. Elles visent également à servir de base
à l'établissement de normes et de procédures nationales de
déminage. Le comité d'examen des normes internationales de la
lutte contre les mines s'est réuni en janvier 2003 pour étudier la
manière dont les normes internationales sont appliquées ou
utilisées dans la définition des normes nationales. A l'heure
actuelle, la communauté de l'action contre les mines a adopté
27 normes et en étudie cinq autres. On les trouvera à
l'adresse
www.mineactionstandards.org.
En 2002, le Centre international de déminage humanitaire de
Genève (CIDHG) a publié plusieurs études, notamment sur les
approches socioéconomiques de l'action contre les mines,
l'éducation aux dangers des mines, le déminage et le
matériel de déminage mécanique, les détecteurs de
métaux et les restes de guerre explosifs.
En septembre 2002, l'UNMAS a publié un CD-ROM interactif, qui contient
un très grand nombre de documents importants sur l'action contre les
mines et le mouvement d'interdiction. En 2002, l'UNMAS a perfectionné et
élargi son réseau d'information sur les mines, E-MINE, que l'on
trouve à l'adresse
www.mineaction.org. La base de
données sur les destructions de stocks, conçue par le Canada, y a
été intégrée.
Le Groupe d'appui à la lutte antimines, qui regroupe les gouvernements
donateurs et est installé à New York, s'est réuni
pratiquement tous les mois en 2002-2003. Il a été
présidé par la Mission permanente de la Belgique auprès des
Nations Unies en 2002 et par la Mission permanente de l'Allemagne en 2003. En
2002, le Groupe d'appui a reçu des comptes rendus de la part
d'équipes d'action contre les mines en Afghanistan, en Angola, en
Erythrée et au Soudan, ainsi que de l'UNICEF, du PNUD et de l'UNMAS. Il a
organisé à l'intention des donateurs des visites au Cambodge et au
Laos en 2002, puis, dans les Balkans, en 2003, pour qu'ils aient un
aperçu des programmes, directement sur le terrain. Dans une lettre
d'information mensuelle, le Groupe d'appui passe en revue le déroulement
de ses réunions, les activités des donateurs et l'état
d'avancement des programmes d'action contre les mines.
Un groupe de contact informel pour la mobilisation des ressources a
été mis en place à l'occasion de la Quatrième
Rencontre des Etats Parties en septembre 2002 et placé sous la
présidence de la Norvège. Ce groupe a pour mission d'explorer tous
les moyens possibles de mobiliser des ressources aux fins de l'objectif
humanitaire de la Convention d'interdiction des mines. Pour cela, le groupe
concentre ses efforts sur les donateurs traditionnels, sur les organismes
multilatéraux et les banques de développement, sur les pays
touchés par les mines, Etats Parties et autres, ainsi que sur les pays
donateurs non traditionnels, et le secteur privé. En mai 2003, il s'est
intéressé à la manière d'envisager le
déminage sous l'angle humanitaire et sous celui du développement,
de manière à obtenir un financement plus souple. Les Etats Parties
touchés par les mines ont été encouragés à
intégrer des plans nationaux d'action contre les mines dans leur
stratégie de développement et de lutte contre la pauvreté.
Recherche et développement de techniques de déminage
Le Rapport 2003 de l'Observatoire des Mines recense divers projets de
recherche et développement (R&D) dans les pays donateurs et ceux
touchés par les mines. Comme les années précédentes,
il est souvent difficile de démontrer le véritable impact de ces
projets sur le terrain.
En Afrique du Sud, une étude est en cours en vue de créer des
capacités régionales intégrées au profit des
programmes nationaux. Cette étude passe en revue les capacités
existantes en termes de chiens détecteurs de mines, d'équipement
électronique et mécanique, et de techniques d'appui aux survivants
d'accidents par mines.
En mai 2003, la Belgique a présenté un document sur les
techniques de déminage et les problèmes afférents dans
lequel elle formule des recommandations et qualifie d'essentielle la
collaboration entre les utilisateurs sur le terrain, les donateurs et les
experts dans le domaine de la R&D. Ce document souligne également que
la communauté de la R&D doit s'attacher à satisfaire les
besoins réels et non pas les besoins présumés ou
hypothétiques.
En 2002, la Croatie a mis en place un centre d'essais et d'évaluation,
et invité les Etats et les acteurs intéressés à
faire appel à ses services. En coopération avec la Suède et
le CIDHG, le Centre croate d'action contre les mines s'occupe de définir
des normes d'essais pour les engins et techniques de déminage. En 2002,
neuf machines et 86 chiens détecteurs de mines ont été
soumis à des tests de certification en Croatie.
Education aux dangers des mines
On utilise désormais l'expression "éducation aux dangers des
mines" à la place de "sensibilisation aux dangers des
mines"[32]. En règle
générale, l'éducation aux dangers des mines n'est pas
menée séparément, mais dans le cadre de la planification et
de l'exécution des programmes d'action contre les mines. Selon les normes
internationales, l'éducation aux dangers des mines "vise à
réduire le risque de blessures causées par les mines/UXO en
sensibilisant et en encourageant les changements de comportement, notamment
à travers la propagation de l'information auprès du public,
l'éducation et la formation ainsi que la liaison communautaire de lutte
contre les mines".[33]
A l'échelle internationale, les principaux acteurs de
l'éducation aux dangers des mines sont l'UNICEF, le CICR, Handicap
International (HI), l'Alliance internationale Save the Children (Save the
Children Suède, Royaume-Uni et Etats-Unis), le Mines Advisory Group, HI
Belgique, l'OEA et HALO Trust[34].
L'UNICEF est l’organisme de référence pour
l'éducation aux dangers des mines au sein du système des Nations
Unies. En 2002-2003, les ONG nationales et les Sociétés de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont mis en œuvre des programmes
d'éducation aux dangers des mines dans au moins 28
pays.[35]
En 2002, plus de 4,8 millions de personnes ont participé à des
stages d'éducation aux dangers des mines. Des millions d'autres ont
été touchées à travers la radio et la
télévision, ou à l'occasion de courts exposés, tels
que ceux organisés à l'intention des réfugiés qui
ont regagné l'Afghanistan.
L'Observatoire des Mines a recensé des programmes d'éducation
aux dangers des mines dans 57 des 82 pays affectés. Il s'agissait de
programmes à grande échelle dans 36 d'entre eux et
d'activités générales ou limitées dans 21. Dans les
25 restants, aucune activité dans ce domaine n'a été
signalée.
Programmes d'éducation aux dangers des mines
Pour 2002-2003, l'Observatoire des Mines recense des programmes
d'éducation aux dangers des mines dans 36 pays, dont 23 Etats Parties
(Afghanistan, Albanie, Angola, Bosnie-Herzégovine, Cambodge, Colombie,
Croatie, Equateur, Erythrée, ex-république yougoslave de
Macédoine, Guatemala, Guinée Bissau, Honduras, Mozambique,
Namibie, Nicaragua, Ouganda, Pérou, République démocratique
du Congo, Sénégal, Tadjikistan, Thaïlande et Yémen) et
13 Etats non Parties (Azerbaïdjan, Ethiopie, Iraq, Kirghizistan, Laos,
Liban, Pakistan, Russie, Serbie-et-Monténégro, Soudan, Sri Lanka,
Syrie et Viet Nam). Des programmes de ce type ont également
été conduits en Abkhazie, au Haut-Karabakh, au Kosovo, en
Palestine et en Tchétchénie.
Des programmes d'éducation aux dangers des mines ont été
fermés en Erythrée en juillet 2002, tandis que l'Opération
Vie normale a pris fin au Kosovo en avril/mai 2002. De nouveaux programmes ont
démarré dans neuf pays (Angola, Colombie, Iraq, Kirghizistan,
Namibie, Soudan, Sri Lanka, Viet Nam et Zambie), ainsi qu'en Palestine.
Parmi les faits nouveaux positifs, figure l'élargissement de certains
programmes.
En Afghanistan, 12 ONG ont dispensé une éducation aux
dangers des mines aux personnes déplacées et aux
réfugiés de retour dans le pays. Plus de 2 millions de personnes
en ont bénéficié.
En Angola, les programmes d'éducation aux dangers des mines ont
gagné de l'ampleur ; fin 2002, le CICR a lancé un projet de
renforcement des capacités communautaires en matière
d'éducation aux dangers des mines, avec l'aide de bénévoles
de la Croix-Rouge angolaise, tandis qu'HI a renforcé ses activités
d'éducation aux dangers des mines sur le terrain en 2002.
En Bosnie-Herzégovine, l'éducation aux dangers des mines est
devenue partie intégrante du programme scolaire, touchant ainsi
541 550 écoliers.
Au Cambodge, au moins huit organisations sont engagées dans une large
gamme d'activités visant, notamment, à réduire les risques
au niveau communautaire, à intégrer l'éducation aux dangers
des mines dans les opérations de déminage et dans les programmes
d'enseignement primaire.
En Colombie, un nouveau projet communautaire a été
lancé dans 14 municipalités dans les départements
d'Antioquia et de Cauca.
En Croatie, la plupart des activités d'éducation aux dangers
des mines sont désormais conduites par les organismes gouvernementaux et
non gouvernementaux du pays.
Dans l'ex-république yougoslave de Macédoine, le CICR et la
Croix-Rouge macédonienne ont lancé une campagne médiatique
pour atteindre une plus large audience.
Au Haut-Karabakh, le CICR a lancé en 2003 un programme visant
à installer, à l'écart des zones minées, des aires
de jeu pour les enfants.
En Iran, le 25 juillet 2002, le gouvernement a signé avec le PNUD un
accord sur la mise en place de programmes couvrant plusieurs aspects de l'action
contre les mines, tels que l'éducation aux dangers des mines et
l'assistance aux survivants.
En Iraq, plusieurs organismes, dont l'UNICEF et HI, mènent à
grande échelle des activités d'éducation aux dangers des
mines d'urgence suite à l'occupation par la coalition. Dans les provinces
du nord, les ONG locales et MAG ont dispensé une éducation aux
dangers des mines. MAG a distribué des supports d’éducation
aux personnes déplacées dans les régions nord avant et
pendant les hostilités majeures en 2003.
Au Kirghizistan, le Croissant-Rouge a mis sur pied un programme
d'éducation aux dangers des mines dans la région de Batken.
Au Laos, l'éducation aux dangers des mines fait désormais
partie intégrante du programme d'enseignement de 911 écoles,
qui accueillent 86 500 élèves au total.
Au Nicaragua, cinq organismes ont assuré l'éducation aux
dangers des mines dans tout le pays.
En Palestine, l'ONG Defense for Children a poursuivi son action en
matière d'éducation aux dangers des mines en 2002, principalement
dans les zones minées, les sites d'entraînement militaire et les
zones d'affrontement. L'UNICEF et la Société du Croissant-Rouge
palestinienne ont également conduit ce type d'activités, le CICR
intervenant à Gaza.
Au Pérou, certaines communautés touchées par les mines
et installées à proximité de pylônes de lignes
électriques à haute tension minés, à Ica,
Junín et Huancavelica, ont pour la première fois reçu une
éducation aux dangers des mines.
En Serbie-et-Monténégro, les organes d'information locaux et
nationaux ont conduit des programmes d'éducation aux dangers des
mines.
Au Soudan, au moins six ONG participent à l'éducation aux
dangers des mines dans tout le pays.
Au Sri Lanka, l'UNICEF et les ONG ont intensifié leurs
activités d'éducation aux dangers des mines après la
conclusion du cessez-le-feu de février 2002, ce qui a permis à de
nombreuses familles de regagner leur foyer dans des régions
minées.
En Syrie, les organismes de l'ONU et le gouvernement syrien ont conduit des
programmes d'éducation aux dangers des mines dans la région du
Golan.
En Tchétchénie, en 2003, certains organismes responsables de
l'éducation aux dangers des mines ont réorienté leur action
sur l'appui des structures locales tchétchènes, alors qu'ils
s'attachaient jusque-là à intervenir auprès des personnes
déplacées en Ingouchie.
En Thaïlande, trois organismes ont pris en charge l'éducation
aux dangers des mines, notamment dans six camps de réfugiés
birmans.
Au Viet Nam, le gouvernement a fourni une éducation aux dangers des
mines/UXO dans le cadre d'un programme national de prévention des
accidents, tandis que des ONG et d'autres acteurs ont conduit des programmes
d'éducation dans des zones fortement minées.
Autres faits nouveaux concernant les enquêtes et évaluations
visant à améliorer la planification et l'exécution de
l'éducation aux dangers des mines.
En Abkhazie, le CICR a fourni une assistance technique à HALO Trust
pour la réalisation d'une étude sur le degré de
sensibilisation aux dangers des mines et le réaménagement, en
conséquence, du programme d'éducation afférent.
En Albanie, une étude sur l'éducation aux dangers des mines
réalisée en août 2002 a conduit à la révision
de la stratégie appliquée dans ce domaine.
En Angola, une évaluation globale de l'éducation aux dangers
des mines a été diffusée en 2002.
En Azerbaïdjan, un consultant extérieur a procédé
à l'évaluation du programme d'éducation aux dangers des
mines conçu par l'UNICEF et l'Agence nationale azerbaïdjanaise pour
l'action contre les mines (ANAMA).
Autres faits positifs, la formation d'éducateurs aux dangers des mines
et l'organisation d'ateliers.
En Birmanie, Nonviolence International a facilité le lancement d'un
programme d'éducation avancée aux dangers des mines à
l'intention des travailleurs médicaux frontaliers en janvier 2003. En
juin 2003, MAG a organisé un atelier sur l'éducation aux dangers
des mines.
En Ethiopie, un stage de formation à l'éducation aux dangers
des mines à base communautaire a été organisé en
mars et avril 2003 à l'intention des organismes d'action contre les mines
et des représentants des pays de la région. RaDO est le seul
organisme qui offre une éducation aux dangers des mines en Ethiopie.
En Jordanie, 20 éducateurs aux dangers des mines originaires de
quatre pays ont suivi une formation de trois semaines en octobre 2002.
Au Sénégal, HI et le ministère de l'Education nationale
ont mis sur pied un nouveau programme d'éducation aux dangers des mines
à l'intention des professeurs d'école.
Parmi les faits négatifs, on retiendra les suivants.
En Erythrée, le démantèlement des ONG
spécialisées dans l'action contre les mines,
décrété en juillet 2002, a fortement nui aux
activités, à peine lancées, d'éducation aux dangers
des mines.
Au Kosovo, les organismes locaux en place n'ayant pas réussi à
formuler un plan d'éducation aux dangers des mines, celle-ci a
été prise en charge par l'UNICEF, le CICR, l'ONG allemande Caritas
et l'ONG locale ARKA.
Au Rwanda, tous les programmes d'éducation aux dangers des mines ont
dû être arrêtés en 2002 à cause d'une
pénurie de fonds.
Des problèmes financiers ont également freiné
l'éducation aux dangers des mines en Ouganda, au Soudan et au Zimbabwe.
Activités d'éducation de base aux dangers des mines
Des activités visant à fournir une éducation
générale ou limitée aux dangers des mines ont
été recensées dans 21 pays, dont 11 Etats Parties
(Bangladesh, Chili, Djibouti, Jordanie, Malawi, Mauritanie, Philippines, Tchad,
Tunisie, Zambie et Zimbabwe) et 10 Etats non Parties (Biélorussie,
Birmanie, Burundi, Chine, Corée du Sud, Inde, Israël, Népal,
Pologne et Ukraine), ainsi que dans les Falklands/Malouines et au
Somaliland.
Absence d'activités d'éducation aux dangers des mines
Aucune activité d'éducation aux dangers des mines n'a
été signalée dans 25 pays, dont 11 Etats Parties
(Algérie, Chypre, Danemark, Liberia, Moldavie, Niger, République
tchèque, Rwanda, Sierra Leone, Swaziland et Venezuela) et 14 Etats non
Parties (Arménie, Corée du Nord, Cuba, Egypte, Géorgie,
Grèce, Iran, Koweït, Libye, Maroc, Oman, Ouzbékistan, Somalie
et Turquie), ainsi qu'à Taiwan et au Sahara occidental.
Il est apparu nécessaire de fournir une éducation aux dangers
des mines ou d'étendre les programmes existants en Angola, en Birmanie,
au Burundi, en Géorgie, en Inde, en Iran, au Népal, en Somalie et
au Tchad. Les éducateurs sur le terrain ont fait part de leurs
difficultés à obtenir le financement nécessaire en Angola,
en Ouganda, au Rwanda, au Soudan, au Zimbabwe et au Somaliland.
Evolution et évaluation de l'éducation aux dangers des mines
à l'échelle mondiale
En 2002-2003, certains acteurs clés ont recentré leurs
programmes communautaires d'éducation aux dangers des mines sur les
communautés fortement touchées, tout en faisant appel aux organes
d'information (radio et télévision) et au système scolaire
pour atteindre une plus large audience. Une éducation d'urgence aux
dangers des mines a été fournie dans plusieurs endroits, notamment
en Iraq, où interviennent au moins quatre organismes. Ils ont
adopté différentes approches pour propager leur message :
rencontres avec les chefs locaux et religieux, formation des maîtres
d'école et des volontaires du Croissant-Rouge, distribution de brochures
et d'affiches, réalisation de spots télévisés et
d'articles de presse, etc.
On observe une meilleure intégration de l'éducation aux dangers
des mines dans les programmes de déminage de certains organismes. La
plupart des centres d'action contre les mines comptent désormais un
département dédié à l'éducation aux dangers.
Certains organismes spécialisés dans l'éducation aux
dangers des mines ont conçu des moyens de satisfaire les requêtes
des communautés en matière de déminage tout en intensifiant
les échanges d'informations entre programmes d’éducation et
d’enquête.
Depuis 2001, l'UNICEF œuvre à l'établissement de normes
internationales d'éducation aux dangers des mines. En 2002, il les a
finalisées en partenariat avec Cranfield University et un groupe
composé d'organisations et d'individus éminents dans le domaine de
l'éducation aux dangers des mines (User Focus Group). Un projet
final de normes devrait être présenté lors de la
Cinquième Rencontre des Etats Parties à la Convention
d'interdiction des mines.
A l'occasion de la Quatrième Rencontre des Etats Parties,
organisée en septembre 2002, les Etats Parties ont décidé
de rebaptiser le Comité permanent sur le Déminage, la
Sensibilisaiton aux dangers des mines et les Techniques de déminage pour
l'intituler Comité permanent sur le Déminage, l'Education aux
dangers des mines et les Techniques de déminage. En mai 2003, les Etats
Parties affectés ont dressé le bilan de leurs programmes
d'éducation aux dangers des mines, en s'appuyant sur l'approche des "4P".
Au moins, 24 Etats concernés ont mentionné l'éducation aux
dangers des mines dans le formulaire I sur les mesures visant à alerter
la population, qui accompagnait le rapport remis en vertu de l'article
7.[36]
En 2002-2003, le Sous-groupe de l'ICBL dédié à
l'éducation aux dangers des mines et rattaché au Groupe de travail
sur l'action contre les mines a continué de constituer, pour l'ICBL et
d'autres, une source d'informations essentielle sur les différents
aspects de l'éducation aux dangers des mines. Coprésidé par
HI Belgique, qui coordonne la recherche sur l'éducation aux dangers des
mines au sein de l'Observatoire des Mines, le Sous-groupe a organisé, en
partenariat avec l'UNICEF, deux réunions, le 19 septembre 2002 et les 13
et 14 mars 2003 à Genève, à l'intention des
éducateurs aux dangers des mines. De plus, le Sous-groupe est intervenu
à la Quatrième Rencontre des Etats Parties en septembre 2002,
ainsi qu'aux réunions du Comité permanent intersessionels de
février et mai 2003. Ses déclarations sont disponibles sur sa page
Web à l'adresse
www.icbl.org/wg/mre.
En janvier 2002, l'UNMAS a chargé HI de concevoir la deuxième
phase du Projet sur la sûreté concernant les mines (Landmine Safety
Project, LSP). Ce projet vise à "fournir aux personnels de l'ONU et des
ONG des informations, du matériel et une formation sur la
sécurité pour leur permettre de s'acquitter de leur mandat en
toute sécurité". Au cours de la deuxième phase, qui a
démarré en août 2002, le LSP a permis de former 126
personnes en Birmanie, en Iran, au Kirghizistan, au Liban, en Pologne, à
Sri Lanka, en Suisse, au Tadjikistan et au Viet Nam, ainsi qu'au Sahara
occidental et en Tchétchénie. Il était prévu que
l'UNMAS fasse le point sur le projet en 2003.
Des programmes d'éducation aux dangers des mines et des enquêtes
sur les connaissances, les attitudes et les pratiques (KAP) ont fait l'objet
d'une évaluation en Albanie, en Azerbaïdjan, au Cambodge, au Laos,
en Ouganda, au Sénégal, en Thaïlande, au Viet Nam et au
Yémen, ainsi qu'en Abkhazie et au
Somaliland.[37]
En 2002, HI a perfectionné sa méthodologie KAP concernant
l'évaluation des retombées de l'éducation aux dangers des
mines. L'UNICEF a dressé un bilan sur les activités qu'il
mène dans ce domaine dans 12 pays, mais ne l'avait toujours pas rendu
public en juillet 2003. Au Yémen, Rädda Barnen a appuyé une
évaluation de ses activités avec l'Association
yéménite de sensibilisation aux dangers des mines.
Le CICR a chargé une entité extérieure d'évaluer
ses programmes pilotes d'éducation aux dangers des mines en
Bosnie-Herzégovine, en Croatie et dans l'ex-république
fédérale de
Yougoslavie[38]. Le rapport de
conclusion a loué leur niveau élevé de couverture et leur
rentabilité s'agissant d'apporter des connaissances, de modifier les
attitudes et les pratiques : "pour un impact identique, la
télévision peut être vingt fois moins onéreuse que le
théâtre et cinq fois moins cher que les affiches et les
publications". Il encourage le CICR à concevoir un moyen de surveillance
durable, souligne "la nécessité de poursuivre dans chaque pays un
programme d'action contre les mines plus restreint mais aussi plus
régulier", recommande "d'agir de façon sélective dans les
domaines de la destruction et de l'enlèvement des engins explosifs,
éventuellement par le truchement d'un mécanisme extérieur
prêt à intervenir" et préconise de redéfinir
l'objectif général du CICR en matière de sensibilisation
aux dangers des mines en y intégrant "la création d'une
capacité efficace d'information sur les
risques"[39].
[26] L'échéance expirera quelques
mois plus tard en 2009 dans les pays suivants : Equateur, Guatemala,
Jordanie, Malawi, Nicaragua, Niger, Ouganda, Swaziland, Tchad, Thaïlande et
Venezuela. Ceux pour qui elle expirera en 2010 sont : Argentine, Cambodge,
République tchèque, Rwanda, Tadjikistan, Tunisie, Liberia et
Philippines. [27] Le Nord de l'Iraq n'est
plus étudié isolément du reste de
l'Iraq. [28] Rapport remis le 29 avril 2003
par le Bangladesh en vertu de l'article 7, formulaire C.
[29] Rapport remis le 14 mai 2003 par les
Philippines en vertu de l'article 7, formulaire C.
[30] Ce chiffre inclut le Costa Rica, qui
s'est déclaré exempt de mines en décembre
2002. [31] En font partie :
Afghanistan, Albanie, Bosnie-Herzégovine, Cambodge, Croatie, Chypre, El
Salvador, Equateur, ex-république yougoslave de Macédoine,
Guatemala, Honduras, Jordanie, Malawi, Mozambique, Nicaragua, Niger,
Pérou, République démocratique du Congo, Rwanda,
Tadjikistan, Tchad, Thaïlande, Tunisie et
Zambie. [32] Pour une définition plus
détaillée, consulter le Landmine Monitor Report 2002, p.
34. [33] "Guide for the Management of Mine
Risk Education", IMAS 12.10 Version provisoire 1.1e, UNMAS, 25 février
2003, pp. 1-2. [34] Les autres
organismes internationaux engagés dans l'éducation aux dangers des
mines sont : Association for Aid and Relief-Japon (AAR), BBC/Afghan
Education Project, Canadian Physicians for Aid and Relief (CPAR), CAMEO, CARE,
Caritas, Catholic Relief Services (CRS), DCA, DDG, HELP, HMD Response, HUMAID,
INTERSOS, International Physicians for the Prevention of Nuclear War (IPPNW),
Islamic Relief Worldwide, Landmine Survivors Network (LSN), Médecins sans
Frontières (MSF), Mines Awareness Trust, Nonviolence International, NPA,
Oxfam, Peace Trees Viet Nam, SBF, PNUD, VVAF, World Education, World Learning,
World Rehabilitation Fund, World Vision. Des sociétés
multinationales privées, telles que Humanitarian Force et MineTech,
conduisent elles aussi des programmes d'éducation aux dangers des
mines. [35] Afghanistan, Albanie, Angola,
Bosnie-Herzégovine, Cambodge, Colombie, Croatie, Equateur, Ethiopie,
ex-république yougoslave de Macédoine, Guatemala, Guinée
Bissau, Iraq, Kirghizistan, Liban, Mozambique, Namibie, Nicaragua, Ouganda,
Pakistan, Pérou, Soudan, Sri Lanka, Syrie, Tadjikistan, Thaïlande,
Viet Nam et Yémen, ainsi que le Kosovo, la Palestine et la
Tchétchénie. [36] Albanie,
Bosnie-Herzégovine, Chili, Croatie, Djibouti, Equateur,
ex-république yougoslave de Macédoine, Guinée Bissau,
Jordanie, Mauritanie, Mozambique, Nicaragua, Niger, Ouganda, Pérou,
Philippines, République démocratique du Congo, Rwanda,
Sénégal, Tadjikistan, Tchad, Thaïlande, Yémen et
Zimbabwe. [37] Ces études portent sur
les connaissances, l'attitude et le comportement des communautés
affectées en vue d'évaluer les besoins et d'adapter les programmes
d'éducation aux dangers des mines. Pour en savoir plus, rendez-vous
à l'adresse
www.gichd.ch. [38]
On trouvera un résumé du rapport d'évaluation à
l'adresse
www.icrc.org. [39]
CICR, "Bosnie-Herzégovine, Croatie et République
fédérale de Yougoslavie/Kosovo. Programme communautaire de
sensibilisation aux dangers des mines/UXO du CICR ", Genève, 4 novembre
2002.