La République du Cameroun a signé le traité
d’interdiction des mines Antipersonnel le 03 décembre 1997. bien
qu’il ait complété les procédures internes de
ratification du traité le 28 juillet 2000, les instruments de
ratification du Cameroun n’ont pas encore été
déposés aux Nations
Unies[69]. Plusieurs fonctionnaires
ont reconfirmé que les documents ont été envoyés
à la mission permanente du Cameroun aux Nations Unies à New York
le 06 juin 2001 pour être déposés dans les bureaux du
Secrétaire Général des Nations
Unies[70]. A propos du long retard,
un représenatnt du Ministère des Relations Extérieures a
dit à l’Observatoire des Mines que les clés de la valise
diplomatique contenant les instruments de ratification ont été
perdus, ajoutant à cela que le problème sera résolu dans
les plus brefs
délais.[71]
Bien que n’étant pas encore Etat Partie, le Cameroun
a soumis le 14 mars 2001 le Rapport de transparence requis par l’article 7
du Traité d’Ottawa. Dans ce rapport, le Gouvernement
déclarait que des mesures pour appliquer le traité
d’interdiction des mines Antipersonnel au niveau national étaient
en cours de préparation[72].
Toutefois, aucune loi de ce genre n’a été soumise au
parlement.
Le Cameroun a participé à la troisième réunion
des Etats Partis à Managua au Nicaragua, en septembre 2001 comme
observateur. L’Ambassadeur Martin Mbarga Nguele, chef de la
délégation du Cameroun, a réaffirmé l’appui du
gouvernement pour une interdiction totale des mines Antipersonnel et a
encouragé tous les pays au respect des promesses faites aux enfants, aux
familles détruites, aux centaines de milliers de victimes mutilées
pour un monde sans mines [73]. En
novembre 2001, le Cameroun a appuyé et voté en faveur de la
Résolution 56/24M de l’Assemblée Générale des
Nations Unies appelant à l’universalisation et à l’
application totale du traité d’interdiction des mines. Le Cameroun
n’a pas participé aux réunions Intersessionnelles du
Comité Permanent à Genève, en janvier et mai 2002.
Le Cameroun n’a ni produit , ni exporté ou utilisé les
mines antipersonnel et ne facilitera pas le transit à travers son
territoire[74]. Il possède un
stock de 500 mines antipersonnel destiné à la formation. Ce stock
sera aussitôt détruit une fois hors
d’usage[75].
Le Cameroun a dit qu’il va se conformer aux obligations du
traité concernant l’assistance internationale et la
coopération sur le déminage. Pour atteindre ce but,
l’armée a entraîné un petit nombre du personnel
camerounais dans les techniques de
déminage[76].
L’école militaire de Yaoundé projette de donner des cours
sur le traité d’interdiction des mines
antipersonnel.[77]
Le Cameroun n’est pas un pays affecté par les mines,
et selon l’ambassadeur Mbarga Nguele, des casques bleus camerounais ont
été tués ou blessés par des mines antipersonnel au
Cambodge, et le 24 octobre de chaque année, Journée des Nations
Unies, ils sont
commémorés[78]. Un
autre fonctionnaire a précisé qu’il y a juste eu une victime
camerounaise, le Capitaine de l’armée de l’air NDI CHO
Abrahams, mort pendant des opérations commandées lors d’une
opération de maintien de la paix des Nations Unies au Cambodge en
1992-1993 [79]
[69] Pour plus de détails sur les
démarches internes, voir le Rapport de l’Observatoire des Mines
2001, p.205 [70] Interview par
téléphone avec Ferdinand Ngoh Ngoh, Premier Conseiller, Mission
Permanente du Cameroun aux Nations Unies, New York, le 20 février
2002 ; déclaration de M. Martin Mbarga Nguele, Ambassadeur du
Cameroun au Mexique, chef de la délégation du Cameroun à la
troisième réunion des Etats Partis, à Managua, au
Nicaragua, le 19 septembre 2001 ; Lettre du Ministre d’Etat en charge
des relations extérieures François Xavier Ngoubeyou à
Handicap International Belgique, le 17 septembre 2001
[71] Interview avec Alfred Ndoumbe Eboule,
Directeur adjoint du département des Nations Unies au Ministère
des Relations Extérieures, Yaoundé le 29 janvier
2002. [72] Rapport de l’article 7 du
traité pour Interdire les mines , forme A, le 14 mars 2001
[73] Déclaration de
l’Ambassadeur du Cameroun au Mexique, Troisième Réunion des
Etats Partis , à Managua , Nicaragua, le 19 septembre 2001.
[74]
Ibid.. [75] Ibid. Voir aussi le rapport de
l’article 7, formes B et F, le 14 mars 2001. Concernant les types de
mines, voir le Rapport de l’Observatoire de Mines 2001, P.206
[76] Interview avec le Capitaine David
Yotsa, Ecole Militaire Interarmes, Yaoundé, le 24 janvier
2002 [77]
Ibid. [78] Déclaration de
l’Ambassadeur du Cameroun au Mexique, Troisième Réunion des
Etats Partis , Managua , Nicaragua, le 19 septembre
2001 [79] Interview avec un officier de
l’armée camerounaise qui demande l’anonymat, Yaoundé
le’ 02 février 2002