Madagascar signa le Traité interdisant l'utilisation, la
production, le stockage et le transfert des mines antipersonnel le 04
décembre 1997 et le ratifia le 16 septembre 1999. Le traité entra
en vigueur à Madagascar le 01 mars 2000. Aucune mesure
législative nationale n'est connue jusqu'ici.
Madagascar n'a assisté à aucune des conférences
relatives au Traité d'interdiction des mines qui se sont tenues de
janvier 2001 à juin 2002. Madagascar parraina et vota en faveur de la
Résolution 56/24M de l'Assemblée Générale des
Nations Unies, motion qui soutient le traité d'interdiction des
mines antipersonnel.
Madagascar a soumis son premier rapport de l'Article 7 le 20 juin 2001.
Le rapport couvre la periode datant du 31 janvier avril 2000 au 31 janvier 2001.
Madagascar n'a pas soumis son rapport annuel à la date due,
c'est à dire le 30 avril 2002.
Madagascar n'a pas produit ni exporté de mines antipersonnel.
Selon son rapport de l'Article 7, Madagascar ne détient pas de
stock de mines. Un officiel de l'armée a cependant
révélé à l'Observatoire des Mines qu'une
petite quantité de mines est conservée pour les besoins de la
formation et de la recherche.[1]
‘Ces mines sont selon le gouvernement français
‘stockées à Antanarivo (capital de Madagascar) et ne peuvent
être
utilisées.'[2]
Madagascar a véçu une crise depuis les elections
présidentielles du 16 decembre 2001. L'Observatoire des Mines a
pris connaissance des allégations et des rumeurs selon lesquelles le
gouvernement de Marc Ravalomanana ainsi que les opposants au pouvoir du nouveau
gouvernement auraient utilisés des mines
antipersonnel.[3] Les sources
gouvernementales ainsi que non-gouvernementales ont cependant
déclarées qu'elles n'ont aucune preuve pour soutenir
ces allégations. Aucun cas de victimes de mines antipersonnel n'a
été rapporté dans les hopitaux.
Le Ministère des Affaires Etrangères français a
mené une enquête sur ces allégations à la
requête du Président de la Commission française pour
l'élimination des mines antipersonnel. Le Ministère se
basant sur les informations fournies par son ambassade à Madagascar a
déclaré que les ‘rumeurs semblent ne pas être
justifiées.' Il observa que des mines antipersonnel ont
été utilisées en 1991 aux alentours du Palais Ivahola et
conclut que cet incident est à la base des rumeurs selon lesquelles des
mines antipersonnel auraient été encore utilisées en
2002.[4]
L'ambassade de Madagascar à Maurice répondit à la
requête de l'Observatoire des Mines pour une clarification sur ces
allégations.[5]
L'ambassade se referra au rapport de l'Article 7 et déclara
que les Forces Armées ne possèdent pas de mines antipersonnel, et
que les ‘Directives sur les mines antipersonnel' stipulent
qu'il est interdit ‘d'employer des mines antipersonnel lors
des opérations; de participer à la planification d'emploi; de
participer à toute instruction ou entraînement qui mettrait en
oeuvre des mines antipersonnel; de donner son accord à un document sur
l'utilisation des mines antipersonnel que ce soit sur le territoire malgache ou
sur tout autre territoire; d'accepter des règles d'Engagement
prévoyant l'Emploi des mines antipersonnel; de transférer, de
stocker,d'autoriser le transit sur le sol malgache des mines
antipersonnel; d'élaborer une doctrine favorisant l'emploi des
mines antipersonnel.'[6]
[1] Conversation avec le Brigadier
Général René Bournas, directeur du Bureau des Victimes et
des Vétérans de Guerre (ONMAC), Force de Defense de Madagascar,
Bamako, Mali, 16 fevrier 2001. [2]
Ministère des Affaires Etrangères de France, lettre (via courriel)
à Brigitte Stern, présidente, Commission Nationale pour
l'élimination des mines antipersonnel,
2002. [3] Le 30 avril 2002, un membre
d'une organisation franco-malgache déclara que des mines
antipersonnel avaient été enfouies aux alentours de la residence
du gouverneur de Fianarantsoa, et demanda l'aide de ICBL. Plusieurs
organisations humanitaires malgaches ont déclaré à
l'Observatoire des Mines qu'elles avaient entendues des rumeurs
selon lesquelles des mines antipersonnel auraient été
utilisées par les forces gouvernementales aux alentours du palais
présidentiel, et par les opposants aux alentours du pont Brickaville,
à approximativement 150 kilometres de
Tamatave. [4] Ministère des Affaires
Etrangères de France, lettre (via courriel) à Brigitte Stern,
présidente, Commission Nationale pour l'élimination des
mines antipersonnel, 2002. [5] Communication
de l'ambassade de la Republique de Madagascar à Maurice à
l'Observatoire des mines, 23 mai
2002. [6] Directives pour les Forces
Armées relatives aux mines antipersonnel, document annexé au
rapport de l'Article 7, soumis le 20 juin 2001.