AFGHANISTAN :
L'Afghanistan a accédé à la Convention d'interdiction des
mines le 11 septembre 2002. Depuis la guerre en fin 2001 et les mutations
politiques et militaires qui ont suivi en 2002, l'action contre les mines
s’est fortement développée. En 2002, le financement de
l'action contre les mines en Afghanistan a avoisiné 64 millions USD, soit
une progression supérieure à 300 % par rapport à 2001.
Les organismes d'action contre les mines ont recensé près de 25,4
km² de terres minées et 92,6 km² d'anciennes zones de combat en
2002. Ils ont dépollué 22,5 km² de terres minées et
88,6 km² de zones de combat, détruisant à cette fin 36.761
mines antipersonnel, 2.769 mines antivéhicule et 873.234 UXO. Les Nations
Unies ont temporairement suspendu leurs opérations de déminage
dans les provinces orientales et méridionales suite à une
série d'attaques dirigées à partir d'avril 2003 contre le
personnel des équipes de déminage et d’autres agents
humanitaires. En 2002, plus de 3,4 millions de civils, y compris des
réfugiés et des personnes déplacées regagnant leur
foyer, ont reçu une éducation aux dangers des mines. Le CICR a
recensé 1.286 nouvelles victimes de mines/UXO en 2002, mais le bilan
réel pourrait être bien plus lourd.
AFRIQUE DU SUD : Le Parlement
sud-africain a adopté une législation nationale
d’application en avril 2003. L’Afrique du Sud a continué de
jouer un rôle de premier plan dans les travaux intersessions de la
Convention d'interdiction des mines et a travaillé à promouvoir
parmi les Etats africains l’universalisation et la pleine mise en
œuvre de cette Convention.
ALBANIE : Plus de 7 millions de m² de terrain ont
été déclarés déminés en 2002 suite
à des enquêtes d’incidence, à des études
techniques et à des opérations de déminage. Quelque 2,7
millions USD ont été consacrés à l'action contre les
mines en Albanie en 2002. Un plan national d'action contre les mines pour
2003-2005 a été mis au point. En août 2002, un atelier a
été organisé pour analyser et revoir la stratégie
d'éducation aux dangers des mines en Albanie. Le pays a ratifié le
28 août 2002 le Protocole II modifié de la Convention sur les
armements classiques (CCW).
ALGERIE : L'Algérie a soumis le
1er mai 2003 son premier rapport requis à l'article 7,
déclarant à cette occasion détenir 165.080 mines
antipersonnel. L'Algérie prévoit de conserver 15.030 de ces mines
pour la formation et la recherche, ce qui constituerait l'un des plus grands
stocks détenus par un Etat Partie. L'Algérie estime à plus
de 3 millions le nombre des mines enfouies sur son territoire. Le pays accuse
les "terroristes" de continuer à faire usage de mines
improvisées.
ALLEMAGNE : La contribution
gouvernementale à l'action humanitaire contre les mines en 2002 s'est
élevée à 20,4 millions d’euros, soit près de
50 % de plus qu'en 2001. En juin 2002, le Parlement allemand a
adopté une résolution demandant au gouvernement d'œuvrer sur
les plans national et international en vue d'obtenir l'interdiction de toutes
les mines antivéhicules équipées d'allumeurs sensibles. En
juin 2003, l'Allemagne a exprimé l'opinion que les fils-pièges
à rupture ou à traction et les allumeurs à tige basculante
qui équipent des mines antivéhicules sont tels qu’"il semble
impossible de les concevoir de manière à ce qu'ils ne puissent pas
être déclenchés par une personne. Ils ne sont donc pas
recommandés comme modes de détonation".
ANGOLA : L'Angola a ratifié la Convention d'interdiction
des mines le 5 juillet 2002. Au total, 21,2 millions USD environ ont
été octroyés à l'action contre les mines en Angola
en 2002, soit bien plus qu'en 2001. La Commission nationale intersectorielle sur
le déminage et l'assistance humanitaire reprend à sa charge la
coordination des activités menées dans ces domaines. L'INAROEE est
actuellement remanié pour devenir l'Institut national pour le
déminage. En 2002 et pendant le premier trimestre 2003, les ONG de
déminage ont déclaré avoir dépollué plus de
2,8 millions de m² de terrains, fait le relevé de plus de 7,8
millions de m² et détruit plus de 5.000 mines et 13.000 UXO. Selon
l'INAROEE, 543.713 personnes ont bénéficié en 2002 d'une
éducation aux dangers des mines et 287 nouvelles victimes de mines/UXO
ont été recensées au cours de cette même
année, contre 673 en 2001. Cependant, des sources non gouvernementales et
proches de l'ONU soulignent que le nombre d’accidents par mines est
monté en flèche en 2002 et 2003.
ARGENTINE : En 2002, 8.004 mines
antipersonnel au total ont été retirées des stocks pour
être rendues inertes ou transformées en allumeurs de mine
antivéhicule. En juin 2003, l'OEA et l'Argentine ont signé un
accord de coopération et d'assistance technique concernant la destruction
des stocks. L'Argentine prévoit d'éliminer le reste de son stock
d'environ 90.000 mines antipersonnel entre juin et décembre 2003.
AUSTRALIE : Pour l'exercice
budgétaire 2002/2003, l'Australie estime à 14,5 millions AUD (8,7
millions USD) sa contribution à la lutte contre les mines, en hausse par
rapport à l'exercice précédent. En septembre 2002,
l'Australie a été nommée corapporteur du Comité
permanent sur l'Assistance aux victimes et la Réinsertion
socioéconomique.
AUTRICHE : L'Autriche copréside le Comité permanent
sur le Statut général et le Fonctionnement de la Convention depuis
septembre 2002. L'Autriche continue de jouer un rôle de premier plan dans
la promotion de l'universalisation et de la pleine mise en œuvre de la
Convention d'interdiction des mines. Les fonds alloués par l'Autriche
à l'action contre les mines en 2002 ont plus que doublé en
s'élevant à 2,06 millions d’euros (1,96 million USD), dont
1,27 million d’euros étaient destinés à
l'Afghanistan.
BANGLADESH : Le Bangladesh a remis son
premier rapport de transparence au titre de l'article 7 le 28 août 2002 et
sa mise à jour annuelle le 29 avril 2003. Le Bangladesh a pour la
première fois fait état d'un stock de 204.227 mines antipersonnel
et indiqué qu'il en conserverait 15.000 pour la formation. Une
législation nationale d'application est en cours d'élaboration. Le
Bangladesh devrait devenir corapporteur du Comité permanent sur la
Destruction des stocks en septembre 2003. Aucune nouvelle victime de mines n'a
été recensée en 2002 ou 2003.
BELGIQUE : La Belgique continue de jouer un rôle essentiel
pour promouvoir l'universalisation et la pleine mise en œuvre de la
Convention d'interdiction des mines. L'Ambassadeur belge Jean Lint a
présidé la Quatrième Rencontre des Etats Parties et le
Comité de coordination de septembre 2002 à septembre 2003. La
Belgique a également coprésidé le Comité permanent
sur le Déminage de septembre 2002 à septembre 2003. Les 12 et 13
novembre 2002, la Belgique a accueilli à Bruxelles un séminaire
sur l'établissement des rapports requis en vertu de l'article 7 de la
Convention, à l'intention des pays africains. En 2002, la Belgique a
consacré 4,7 millions d’euros (4,5 millions USD) à l'action
contre les mines, y compris à la recherche et au développement,
soit bien plus qu'en 2001.
BENIN : Le 25 avril 2003, un centre
régional de formation au déminage a ouvert ses portes à
Ouidah. Destiné aux Etats membres de la CEDEAO, il a été
construit avec l'aide de la France.
BOSNIE-HERZEGOVINE : Une étude
nationale sur l'incidence des mines a démarré en octobre 2002.
Elle devrait s'achever en décembre 2003. En mai 2003, une superficie de
plus de 2.000 km² a été identifiée comme
probablement infestée de mines et de munitions non explosées. En
avril 2003, le Conseil des ministres a avalisé pour 2002-2010 une
stratégie de déminage qui vise à libérer la
Bosnie-Herzégovine de la menace des mines et UXO à l'horizon 2010.
Six millions de m² de terrain ont été dépollués
en 2002. Des caches d'armes contenant des mines continuent à être
découvertes dans le pays. En 2002, les mines/UXO ont tué 26 civils
et blessé 46 autres, contre 87 victimes au total en 2001.
BRESIL : Le Brésil a achevé de détruire ses
stocks de mines en janvier 2003, soit avec plusieurs mois d'avance par rapport
à l’échéance fixée par la Convention au 31
octobre 2003.
CAMBODGE : En 2002, un total de 34,7 millions de m² de
terrains ont été dépollués et 41.030 mines
antipersonnel enlevées. En 2002, 834 nouvelles victimes de mines et UXO
ont été signalées, soit un peu plus qu'en 2001. En
septembre 2002, le Cambodge est devenu corapporteur du Comité permanent
sur le Déminage, l'éducation aux dangers des mines et les
Techniques de déminage. En mars 2003, le Cambodge a accueilli un
séminaire régional intitulé "Building a Co-operative Future
for Mine Action in South East Asia" (Bâtir un avenir fondé sur
la coopération en matière de lutte contre les mines en Asie du
Sud-Est).
CAMEROUN : Le Cameroun a
ratifié la Convention d'interdiction des mines le 19 septembre 2002 et en
devenu Partie le 1er mars 2003.
CANADA : Le Canada est resté
l'un des chefs de file de l'universalisation et de la pleine mise en œuvre
de la Convention d'interdiction des mines. Le 29 novembre 2002, le Fonds
canadien contre les mines terrestres s'est vu injecter 72 millions CAD pour les
cinq prochaines années. Le Canada a consacré 24,3 millions CAD
(16,4 millions USD) aux activités de lutte contre les mines durant son
exercice budgétaire 2002/2003. Le Canada a parrainé des
réunions régionales de promotion de la Convention d'interdiction
des mines en Afghanistan, en Arménie, en Croatie et en Ukraine. Le Canada
a appuyé la destruction des stocks au Mozambique, en Roumanie, au Tchad,
en Ukraine et au Yémen.
CHILI : En mai 2003, le Chili avait
éliminé 201.446 mines antipersonnel et était en passe
d'avoir achevé la destruction de tout son stock en août 2003. Le
Chili a revu à la baisse le nombre de mines antipersonnel qu'il
conservera aux fins de la formation et de la recherche pour le ramener à
6.245 mines. Le Chili a remis le 5 septembre 2002 son premier rapport à
fournir en vertu de l'article 7, et le 30 avril 2003 son rapport de mise
à jour. Le rapport présenté au titre de l'article 7
contient des informations non dévoilées jusque-là sur une
zone minée dans la région V, située dans le centre du pays
et à forte densité démographique. La Commission nationale
du déminage, qui a officiellement vu le jour le 19 août 2002, a mis
la dernière main à son plan national de déminage le 10
janvier 2003. Les opérations de déminage devraient commencer en
2004.
COLOMBIE : L'emploi de mines par la
guérilla et les forces paramilitaires s'est considérablement
intensifié. Le gouvernement signale 638 incidents liés à
l'utilisation de mines en 2002. 30 des 32 départements du pays sont
désormais touchés par les mines. Le nombre des victimes de mines
et d'UXO signalées a plus que doublé, passant de 216 en 2001
à 530 en 2002. Entre le 1er janvier et le 15 avril 2003,
151 nouvelles victimes ont été dénombrées.
Un plan national d'action contre les mines a été avalisé
le 27 février 2003. En mars 2003, la Colombie et l'Organisation des Etats
américains ont signé un accord de coopération et
d'assistance technique dans la lutte contre les mines. Aucune opération
de déminage humanitaire systématique n'est en cours mais les
activités d'éducation aux dangers des mines se multiplient.
La loi nationale colombienne d'application, la Loi 759, est entrée en
vigueur le 25 juillet 2002. La Colombie a lancé son programme de
destruction des stocks en juin 2003 et prévoit de le mener à bonne
fin en février 2005. la Colombie copréside depuis septembre 2002
le Comité permanent sur l'Assistance aux victimes et la
Réinsertion socioéconomique. Un rapport de l'ONU publié en
février 2003 fait état de graves allégations concernant
l'emploi de mines antipersonnel par l'armée colombienne. Les
autorités du pays ont déclaré n'utiliser que des mines
Claymore déclenchées à distance, autorisées par la
Convention d'interdiction des mines.
COMORES : Les Comores ont
accédé à la Convention d'interdiction des mines le 19
septembre 2002 et en sont devenues Parties le 1er mars 2003.
COSTA RICA : Le Costa Rica s'est
déclaré exempt de mines le 10 décembre 2002, soit
près de sept ans avant l’échéance prévue par
la Convention.
CROATIE : La Croatie a achevé
de détruire ses 199.003 mines antipersonnel en octobre 2002. En 2002, la
Croatie a restitué 60,4 km² de terrain à la population,
après des opérations de déminage et des relevés. Ses
dépenses en faveur de l'action contre les mines
s'élèveraient à 342 millions KN (44 millions USD), soit
près de 50 % de plus qu'en 2001. En mai 2003, la Croatie a
annoncé son intention d'être exempte de mines en mars 2009 au plus
tard. En 2002, la base de données du CROMAC a recensé 29 nouvelles
victimes. La Croatie a coprésidé le Comité permanent sur la
Destruction des stocks jusqu'à septembre 2002 avant d'occuper les
fonctions de corapporteur au sein du Comité permanent sur l'Assistance
aux victimes. La Croatie est devenue partie au Protocole II modifié
à la CCW le 25 octobre 2002.
CHYPRE : Chypre a ratifié la Convention d'interdiction des
mines le 17 janvier 2003 et en est devenu partie le 1er juillet 2003.
Chypre a déclaré détenir 48.615 mines antipersonnel. Des
opérations de déminage sont en cours dans plusieurs secteurs
situés à proximité de la zone tampon et il existe des
projets de déminage à l'intérieur même de cette
zone.
DANEMARK : Les fonds alloués à l'action contre les
mines en 2002 ont totalisé 83,5 millions DKK (10,6 millions USD),
marquant ainsi un net recul par rapport aux 119,5 millions DKK octroyés
en 2001.
DJIBOUTI : Le 2 mars 2003, Djibouti a
détruit 1.118 mines antipersonnel. de son stock. Il en a conservé
2.996 pour la formation. En 2002, 4.986 m² de terrain ont été
dépollués et 221 mines antipersonnel détruites.Le
16 janvier 2003, Djibouti a remis son premier rapport de transparence.
EL SALVADOR : Le 20
février 2003, El Salvador a achevé de détruire son stock de
mines antipersonnel, avant l'échéance du 1er juillet
2003 fixée par la Convention. Lors de recherches sur le terrain en
septembre 2002, le Groupe international de déminage a identifié 33
sites suspectés d'être infestés de munitions non
explosées.
EQUATEUR : Selon l'OEA, les activités de déminage
ont gagné de l’ampleur en 2002. En mars 2003, l'OEA a
indiqué que 61.649 m² de terrain avaient été
débarrassés de 4.286 mines antipersonnel. Des enquêtes
d'incidence et des études techniques ont été
réalisées en 2002 et 2003 dans plusieurs provinces. Le Plan
national de déminage pour 2003-2004 a été approuvé
le 17 décembre 2002. L'Equateur a déclaré que des mines
antipersonnel avaient été posées entre 1995 et 1998, ce qui
signifie que le pays a fait usage de mines antipersonnel après
qu’il ait signé la Convention d'interdiction des mines en
décembre 1997, mais avant son entrée en vigueur en 1999.
L'Equateur a revu les nombres de mines détruites des stocks et
conservées.
ERYTHREE : Une étude nationale d'incidence sur les mines a
démarré en mai 2002. En juillet 2002, les autorités ont
annoncé la création d'une autorité
érythréenne de déminage chargée de gérer et
de coordonner l'action contre les mines dans le pays. Les anciens organes
gouvernementaux de coordination ont été dissous, les ONG
nationales d'action contre les mines fermées et la plupart des ONG
internationales compétentes expulsées du pays. L'ONU a
commencé à aider dans le domaine du déminage la Commission
du tracé de la frontière entre l’Erythrée et
l’Ethiopie en fin 2002. L'Erythrée n'a pas remis son premier
rapport de transparence requis en vertu de l'article 7, alors qu’il aurait
dû l’être au plus tard le 31 juillet 2002
ESPAGNE :En 2002, le Centre international de formation au déminage a
offert des cours de déminage humanitaire à 100 personnes
originaires de l’Afghanistan et à 23 autres provenant
d’Angola et du Mozambique.
EX-REPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACEDOINE :L'ex-République yougoslave de Macédoine a achevé le
20 février 2003 la destruction de son stock de 38.921 mines
antipersonnel. En 2002, près de 3,9 millions de m² de terrain ont
été dépollués, avec la destruction de 19 mines et de
131 UXO.
FRANCE : En 2002, la France a accru sa contribution à
l'action contre les mines ; elle a atteint plus de 3,5 millions USD. La
France copréside depuis septembre 2002 le Comité permanent sur
l'Assistance aux victimes et la Réinsertion socioéconomique. Le
mandat de la Commission nationale pour l'élimination des mines
antipersonnel a été reconduit en octobre 2002 pour trois
années supplémentaires.
GABON : Le Gabon a remis son premier
rapport en vertu de l'article 7 en septembre 2002. Il y déclare que les
1.082 mines antipersonnel qu’il détenait ont été
détruites au moment de l'entrée en vigueur.
GAMBIE : La Gambie a ratifié la
Convention d'interdiction des mines le 23 septembre 2002 et en est devenue
partie le 1er mars 2003. Elle a remis de son plein gré un
rapport de transparence le 28 août 2002.
GUATEMALA :
Le terme du programme de déminage a été avancé de
2005 à 2004. Les opérations de déminage menées dans
le département de San Marcos se sont achevées le 15
décembre 2002, avec 8.342 m² de terrain restitués aux
communautés. Le Guatemala occupe depuis septembre 2002 le siège de
corapporteur du Comité permanent sur le Destruction des stocks.
GUINEE : La Guinée avait
jusqu'au 1er avril 2003 pour détruire la totalité de
ses stocks. Elle ne s'est pas acquittée de son obligation de remettre son
premier rapport de transparence en vertu de l'article 7 ni ses mises à
jour annuelles. Elle n'a fait savoir ni à l'ONU ni à d'autres
Etats Parties si elle s'était acquittée de son obligation de
détruire la totalité de son stock de mines antipersonnel dans les
quatre ans suivant l'entrée en vigueur de la Convention.
GUINEE-BISSAU :
En septembre 2002, la Guinée-Bissau a détruit 1.000 de ses 4.997
mines stockées. Le reste devrait être éliminé en
2003. En juin 2003, le centre de coordination de l'action contre les mines a
indiqué que, depuis 2000, 390.000 m² de terrain ont
été dépollués et 2.400 mines antipersonnel
détruites. LUTCAM, la deuxième ONG nationale de déminage, a
démarré des opérations sur le terrain en février
2003. Depuis le milieu de 2001, 112 éducateurs aux dangers des mines et
260 agents communautaires de liaison ayant reçu une formation ont
touché quelque 30.000 personnes.
HONDURAS : En mai 2003, le
déminage du département de Choluteca a pris fin. La
dernière opération de déminage a ensuite commencé
dans le département d’El Paraíso. Elle devrait normalement
s'achever à la fin de l'année.
HONGRIE : En 2002, l'Armée de Terre hongroise a
découvert 359.802 engins explosifs, dont 15 mines encore actives, datant
de la deuxième guerre mondiale. En 2002, la Hongrie a produit une petite
quantité de nouvelles mines Claymore (dénommées
“ IHR ”), dans le cadre d'un projet de remplacement des
mines antipersonnel. La Hongrie a détruit ses dernières mines
antivéhicules munies d'allumeurs à tige basculante
(“ Tilt Rod ”).
ITALIE :
L'Italie a achevé en novembre 2002. de détruire ses stocks
comportant plus de 7,1 millions de mines antipersonnel. En 2002, sa contribution
à l'action contre les mines a totalisé 9,91 millions d’euros
(8,65 millions USD), marquant ainsi une hausse très marquée par
rapport à 2001. En 2002, les forces armées italiennes ont
mené des opérations de déminage en Afghanistan et en
Bosnie-Herzégovine, ainsi que des activités d'éducation aux
dangers des mines au Kosovo. L'Italie est corapporteur du Comité
permanent sur la Destruction des stocks depuis septembre 2002. En avril 2003, la
Campagne italienne pour interdire les mines a accueilli à Rome la
réunion mondiale annuelle des chercheurs de l'Observatoire des Mines.
JAPON : Le 8 février
2003, le Japon a achevé de détruire son stock de 1.000.089 mines
antipersonnel. En 2002, le Japon a alloué un total de ¥5.499
millions (49,4 millions USD) à l'action contre les mines, soit
près de sept fois plus qu'en 2001. Presque la moitié de ces fonds
ont bénéficié aux programmes d'action contre les mines en
Afghanistan. Le Japon a alloué plus que promis en consacrant ¥10,34
milliards (91,3 millions USD) à l'action contre les mines entre 1998 et
2002. Le Japon est corapporteur du Comité permanent sur le
déminage depuis septembre 2002.
JORDANIE : La Jordanie a achevé
de détruire son stock de 92.342 mines antipersonnel le 23 avril 2003. Le
corps royal du génie a dépollué 20 champs de mines en 2002,
permettant ainsi la réalisation d'un des importants projets nationaux
d'irrigation. Des démineurs jordaniens ont été
déployés en Afghanistan en décembre 2002 pour enlever les
mines qui avaient été posées à Bagram et à
Kandahar.
KENYA : Sous réserve d'un aval
officiel attendu pour septembre 2003, le Kenya accueillera dans les bureaux de
l'ONU à Nairobi, du 29 novembre au 3 décembre 2004, la
Première Conférence d'examen de la Convention d'interdiction des
mines. Le Kenya copréside depuis septembre 2002 le Comité
permanent sur le Déminage, l'Education aux dangers des mines et les
Techniques de déminage. En avril 2003, le Département kenyan de la
Défense a confirmé les plans de destruction de son stock de mines
antipersonnel en 2003. A la demande de la population locale, l'armée
kenyane a entrepris une éducation aux dangers des engins explosifs dans
les régions infestées d'UXO.
LIBERIA : Le Liberia n'a pas remis son
premier rapport de transparence à fournir en vertu de l'article 7. Il
aurait dû l’avoir fait pour le 28 novembre 2000. Le Liberia est l'un
des rares Etats Parties qui n'ont toujours pas officiellement confirmé ou
infirmé qu’ils possèdent un stock de mines
antipersonnel.
LITUANIE : La Lituanie a
ratifié la Convention d'interdiction des mines le 12 mai 2003 et en
deviendra partie le 1er novembre 2003.En juillet 2002, la
Lituanie a remis de sa propre initiative un rapport en vertu de l'article 7,
dans lequel elle a déclaré détenir un stock de 8.091 mines
antipersonnel et fait part de son intention d'en conserver la totalité
pour les besoins de la formation. En 2002, 4.999 UXO et mines ont
été localisées et détruites.
MALAWI : Le Malawi a remis le 28
février 2003 son premier rapport requis en vertu de l'article 7. Il y
reconnaît l'existence de zones présumées minées le
long de sa frontière avec le Mozambique. Le Malawi s'efforce d'obtenir
des fonds pour conduire des études sur la présence
éventuelle de mines le long de la frontière. L'armée n'a
effectué aucune activité de déminage mais les
autorités prévoient d'allouer des fonds à l'action contre
les mines dans le cadre de l'exercice budgétaire commençant en
juillet 2003. Une loi de mise en application est en cours
d'élaboration.
MAURITANIE : Le 22 juillet 2002, la
Mauritanie a créé une Commission nationale chargée de la
question des mines.Un projet de loi de mise en œuvre a
été préparé et est actuellement à l'examen.
Au lieu du nombre initial de 5.728 mines, la Mauritanie n’en conservera
que 843 pour la formation et détruira les 4.885 restantes. Le Bureau
national du déminage humanitaire estime qu'environ 310.000 km² (un
tiers du pays) sont infestés de mines et d'UXO ou suspectés de
l'être. Une étude de niveau un a été
réalisée à Nouadhibou en février et mars 2003. Entre
avril 2000 et avril 2003, un total de 5.294 mines et 5.098 UXO ont
été enlevées et détruites.
MEXIQUE : Le Mexique est corapporteur du Comité permanent
sur le Statut général et le Fonctionnement de la Convention depuis
septembre 2002.
MOLDAVIE :
La Moldavie a achevé la destruction de son stock de mines antipersonnel
le 26 novembre 2002.
MOZAMBIQUE :
Le Mozambique a terminé de détruire ses 37.318 mines antipersonnel
le 28 février 2003, respectant ainsi l'échéance
fixée par la Convention. Le Mozambique a décidé de
conserver 1.427 mines pour la formation, et non plus zéro comme
initialement annoncé. En avril 2003, l'Institut national pour le
déminage a indiqué qu'il avait réévalué les
données de l'enquête d'incidence de 2001 et décidé de
réduire de 38 % la superficie estimée des zones
minées, la faisant donc passer de 558 millions m² à 346
millions m². L'Institut national pour le déminage a annoncé
la dépollution de 8,9 millions de m² en 2002, chiffre
controversé.Selon le Mozambique, de janvier 2002 à mars
2003, une éducation aux dangers des mines a été fournie
à 202.334 personnes et 100 éducateurs aux dangers des mines
ont suivi une formation.
NAMIBIE : La Namibie était
tenue d'avoir détruit la totalité de son stock au 1er
mars 2003. Les autorités n'ont fait aucune déclaration officielle
à ce sujet, mais, en juillet 2001, elles ont informé par lettre
l'Observatoire des Mines que toutes leurs mines avaient été
détruites, à l'exception de celles conservées pour la
formation. La Namibie n'a toujours pas remis son premier rapport de transparence
requis à l'article 7 de la Convention, alors qu’elle aurait
dû le faire pour le 28 août 1999 au plus tard. En 2002, la
Société namibienne de développement (Namibia Development
Corporation) aurait financé le déminage de dizaines de
parcelles de 30 hectares dans la région du Caprivi occidental,
minée entre 1999 et 2001.
NICARAGUA : Le 28 août 2002, le
Nicaragua a terminé de détruire les dernières mines
antipersonnel de son stock qui en comptait au total 133.435. En 2002, selon
l'OEA, 339.032 m² de terrain ont été dépollués
et 5.479 mines antipersonnel éliminées. En mars 2003, le Nicaragua
a annoncé la fin des opérations de déminage dans les
départements de Chinandega, Chontales, Boaco et dans la Région
autonome de l'Atlantique Sud.
NIGERIA : Le Nigeria n'a toujours pas
remis son rapport requis à l'article 7, alors qu’il était
dû pour le 28 août 2002. On ignore encore si ce pays détient
un stock de mines.
NORVEGE : En 2002, la Norvège a versé 25,5 millions
USD à l'action contre les mines, soit bien plus qu'en 2001. Les cinq ans
pendant lesquels la Norvège s'était engagée à
consacrer 120 millions USD aux activités d'action contre les mines sont
venus à expiration, mais des responsables ont indiqué que la
contribution du pays resterait au même niveau dans les années
à venir. La Norvège est restée l'un des chefs de file de
ceux qui militent pour la mise en œuvre intégrale de la Convention
d'interdiction des mines. Elle a continué de prendre une part active aux
travaux intersessions. A l'initiative de la Norvège, un groupe de contact
sur la mobilisation des ressources a été créé durant
la Quatrième Rencontre des Etats Parties. La Norvège a
annoncé que les mines antipersonnel américaines stockées
sur son territoire ont été retirées en novembre 2002. En
2002, le Norwegian Petroleum Fund a cessé d'investir dans la
société Singapore Technologies, celle-ci ayant produit des mines
antipersonnel. En septembre 2002, une conférence, intitulée
"l'Avenir de l'action humanitaire contre les mines" a été
organisée à Oslo à l'occasion du cinquième
anniversaire des négociations d'Oslo sur la Convention d'interdiction des
mines. En 2002, les forces de défense norvégiennes ont
participé à des opérations de déminage au Kosovo et
en Afghanistan.
NOUVELLE-ZELANDE : La Nouvelle-Zélande a pris une part
très active au programme des travaux intersessions de la Convention
d'interdiction des mines. Elle devrait être nommée corapporteur du
Comité permanent sur le Statut général et le Fonctionnement
de la Convention en septembre 2003. Elle continue de promouvoir
l'universalisation de la Convention d'interdiction des mines, en particulier
dans la région du Pacifique. La contribution financière de la
Nouvelle-Zélande à l'action contre les mines a diminué
durant les exercices budgétaires 2001/2002 et 2002/2003.
OUGANDA : L’Ouganda a fini de
détruire son stock de mines antipersonnel en juillet 2003.
L’escalade du conflit avec les rebelles de l’Armée de
résistance du Seigneur dans les districts du nord s’est traduite
par de nouveaux cas d’emploi de mines antipersonnel par ces forces. Les
activités d’éducation aux dangers des mines ont
été entravées par l’insécurité
croissante ainsi que par la pénurie de fonds.
PAYS-BAS : En 2002, les Pays-Bas ont consacré plus de
16 millions USD à l'action contre les mines, soit bien plus qu'en
2001. La destruction de leurs stocks a été menée à
bonne fin en décembre 2002, avec la destruction de 5.984 mines
antipersonnel Gator. Les Pays-Bas ont également éliminé
10.000 mines antivéhicule DM31. Les Pays-Bas sont corapporteur du
Comité permanent sur le Statut général et le Fonctionnement
de la Convention depuis septembre 2002. Ils en deviendront coprésident en
septembre 2003.
PEROU : Le Pérou copréside depuis septembre 2002 le
Comité permanent sur le Statut général et le Fonctionnement
de la Convention. Le 13 décembre 2002, le Pérou a officiellement
créé le Centre péruvien d'action contre les mines,
"Contraminas", responsable de planifier et de définir une politique en la
matière. Un plan national d'action contre les mines est en voie
d'élaboration. En 2002, l'armée de Terre a achevé le
déminage du canal de Zarumilla, entre sa source et La Palma, et des
alentours du pont international d'Aguas Verdes. Entre juin 2002 et mai 2003, la
police nationale et les services industriels de la marine ont enlevé
17.651 mines disséminées autour de 688 pylônes de lignes
à haute tension. Une éducation aux dangers des mines a
été pour la première fois assurée en 2002 à
de nombreuses personnes vivant à proximité de ces lignes.
PHILIPPINES :Trois groupes
rebelles ont utilisé des mines ou des engins explosifs
improvisés : la Nouvelle Armée Populaire (New People’s
Army), le Front islamique de libération Moro (MILF) et le Groupe Abu
Sayyaf. Le MILF a de ce fait violé ses engagements écrits
d'interdire les mines, pris en avril et en septembre 2002. En mai 2003, un
projet de loi nationale d'application a été soumis au
Congrès.
PORTUGAL : La destruction de son
stock de 231.781 mines antipersonnel a pris fin en février 2003, soit
avant l'échéance fixée à août 2003.
QATAR : Le Qatar a remis son premier
rapport de transparence requis à l'article 7. Il y déclare ne pas
être touché par les mines, n'avoir jamais utilisé, produit
ou exporté de mines antipersonnel et ne pas détenir de stocks de
mines réelles. Le Qatar a apporté des éclaircissements sur
sa position par rapport aux mines américaines stockées sur son
territoire et aux opérations militaires conjointes avec des Etats non
Parties.
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE : La République centrafricaine a
accédé à la Convention d'interdiction des mines le 8
novembre 2002 et en est devenue Etat Partie le 1er mai 2003. Des
mines antivéhicules auraient été utilisées en
octobre 2002 par les forces d'opposition à l'occasion d'une tentative de
coup d'Etat militaire. Ces forces d'opposition ont ensuite pris le pouvoir en
mars 2003. Le nouveau gouvernement dément tout emploi de mines et a
réaffirmé son adhésion à la Convention
d'interdiction des mines.
REPUBLIQUE DU CONGO : La
République du Congo a remis son premier rapport en vertu de l'article 7
le 12 septembre 2002 et une mise à jour annuelle le 30 avril 2003.Elle y fait état de 5.090 mines stockées, dont 372 seront
conservées pour la formation. A Brazzaville, les 7 et 8 mai 2003, la
République du Congo a accueilli un atelier sur la mise en œuvre de
la Convention d'Ottawa et sur l'action contre les mines en RDC et en
République du Congo. Un projet de loi d'application est à
l'examen.
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO : La RDC a accédé
à la Convention d'interdiction des mines le 2 mai 2002. Une Commission
nationale de lutte contre les mines antipersonnel a été
créée le 6 mai 2002. La RDC a soumis son premier rapport de
transparence en vertu de l'article 7 le 30 avril 2003. Elle y identifie 165
zones minées ou suspectes dans 11 provinces. Handicap International
Belgique (HIB) a réalisé plusieurs études
préliminaires et missions d'évaluation d'urgence. Entre juin 2001
et avril 2003, HIB a dépollué 25.756 m² à Kisangani et
dans ses environs. Des opérations limitées de déminage ont
également été conduites par l'armée et la MONUC. En
2002 et 2003, HIB a détruit quelque 1.660 mines antipersonnel issues des
stocks rebelles. En 2002 et 2003, plusieurs groupes rebelles ont continué
d'employer des mines antipersonnel, apparemment en quantités
croissantes.
REPUBLIQUE TCHEQUE : En mai 2003, lors d'un salon d'armement
à Brno, la société tchèque Policske Strojirny aurait
exposé et proposé à la vente des mines antivéhicules
PD-Mi-PK Horizont qui se déclenchent à l'aide d'un
fil-piège. L'ICBL considère ces mines comme interdites par la
Convention d'interdiction des mines. La République tchèque a
décidé de retirer de ses stocks les "mines antivéhicules
démodées" pour les remplacer par des "engins modernes et moins
dangereux".
ROUMANIE : La Roumanie a détruit 486.000 mines
antipersonnel entre avril 2002 et avril 2003. La Roumanie copréside
depuis septembre 2002 le Comité permanent sur la Destruction des stocks.
En février 2003, elle a accédé à la
présidence du Groupe de Reay, sur l'action contre les mines. La
décision gouvernementale n°1326, publiée le 4 décembre
2002, crée un groupe de travail interdépartemental chargé
de coordonner la mise en œuvre de la Convention d'interdiction des
mines.
ROYAUME-UNI : Le Royaume-Uni a
consacré £10,7 millions (16 millions USD) à l’action
contre les mines durant l’exercice 2002-2003, ce qui constitue une
diminution par rapport aux £12 millions alloués en 2001-2002. En mai
2003, le Royaume-Uni a annoncé qu’il verserait £4 millions (6
millions USD) en faveur du déminage et de la coordination des actions
contre les mines en Iraq. Le Royaume-Uni a revu à la baisse le nombre de
mines conservées au titre de l’article 3, éliminant 3.116
mines pour juin 2003. Le Royaume-Uni a peaufiné ses vues sur les
opérations conjointes avec des Etats non Parties qui seraient
susceptibles d’employer des mines antipersonnel. Par ailleurs, le
Royaume-Uni a déclaré qu’il considérait comme
interdit par la Convention tout transit de mines antipersonnel. Il a
qualifié d’inacceptables les modes de déclenchement des
mines antivéhicules que sont le fil-piège à traction, le
fil-piège à rupture et l’allumeur à tige basculante.
Deux Britanniques ont été tués et trois autres
blessés par l’explosion de mines /UXO en 2002 et au début
2003.
RWANDA : Il ressort de l'étude de niveau un
réalisée d'octobre 2002 à janvier 2003 que 46 % des
zones minées du pays ont été dépolluées. De
1995 à 2002, 1.220 mines et 27.791 UXO ont été
enlevées. Aucune activité d'éducation aux dangers des mines
n'a été conduite en 2002, en grande partie pour des raisons
financières. Un comité gouvernemental a été mis sur
pied en juillet 2002 pour élaborer un projet de loi nationale
d'application.
SAO
TOME-ET-PRINCIPE : Sao Tomé-et-Principe a ratifié la
Convention d'interdiction des mines le 31 mars 2003 et en deviendra Etat Partie
le 1er septembre 2003.
SENEGAL : Un plan de déminage
a été élaboré en vue d'être mis à
exécution en trois phases sur une période de cinq ans. En 2002,
Handicap International a formé 375 éducateurs aux dangers des
mines, permettant ainsi que les activités d'éducation aux dangers
des mines aient touché 59.583 personnes. En 2002, au moins 56 nouvelles
victimes des mines ont été recensées.
SIERRA LEONE : La Sierra Leone n'a pas
remis son premier rapport de transparence requis à l'article 7, alors
qu’il aurait dû l’être pour le 30 mars 2002. Suivant ce
que l’on sait, le pays n’a pris aucune des mesures nationales
d'application requises.
SLOVAQUIE : En 2002, les forces
slovaques ont conduit des opérations de déminage en Afghanistan,
en Erythrée, en Ethiopie et au Kosovo. En mai 2002, la Slovaquie a offert
au Fonds international un engin de déminage Bozena destiné
à être utilisé en Croatie.
SLOVENIE :La
Slovénie a achevé de détruire son stock de mines
antipersonnel le 25 mars 2003. La Slovénie a clarifié sa position
sur les mines antivéhicules munies d’allumeurs sensibles. En
décembre 2002, la Slovénie a ratifié le Protocole II
modifié de la CCW. Le Fonds international basé en Slovénie
et destiné à être spécialement affecté au
déminage et à l’assistance aux victimes des mines a
recueilli près de 30 millions USD en 2002, soit bien plus qu’en
2001. En 2002, ce Fonds international a financé des projets qui ont
permis de dépolluer 11,4 millions de m² de terrain dans le Sud-Est
de l’Europe. En juillet 2002, il a co-organisé un atelier sur
l’assistance aux victimes des mines dans le Sud-Est de l’Europe.
SUEDE : La contribution
financière de la Suède à l’action contre les mines a
fortement diminué en 2002, pour tomber à 71 millions SEK (7,3
millions USD). Les autorités ont présenté une nouvelle
stratégie d’action contre les mines en mai 2002. En mars 2003, la
société Bofors a révélé à
l’Observatoire des Mines qu’elle détenait 7.069 mines
antipersonnel, et non pas 4.000 comme l’avait précédemment
indiqué le gouvernement. La Suède a, suite à cela,
communiqué qu’elle portait à 16.015 le nombre des mines
conservées pour la formation et la recherche. En 2002 et 2003, la
Swedish Rescue Service Agency a prêté main forte à
l’action contre les mines dans cinq pays, principalement en termes
d’assurance qualité. La Suède a continué
d’investir d’une manière significative dans la recherche et
le développement sur la détection des mines et les techniques de
déminage.
SUISSE : En 2002, la contribution de la Suisse à
l’action contre les mines s’est élevée à plus
de 9 millions USD, dont près de la moitié a été
versée au Centre international de déminage humanitaire de
Genève (CIDHG). Les pays qui ont pour la première fois
bénéficié de fonds suisses sont l’Afghanistan,
l’Angola, la Colombie, l’Ethiopie, le Liban et le Sri Lanka. La
Suisse a assumé les fonctions de Secrétaire général
de la Quatrième Rencontre des Etats Parties en septembre 2002 et est
devenue coprésidente du Comité permanent sur la Destruction des
stocks.
SURINAME : Le 23 mai 2002, le Suriname a ratifié la
Convention d'interdiction des mines, entrée en vigueur le 1er
novembre 2002. En mars 2003, le ministre de la Défense a mis en place une
Commission interministérielle sur les mines antipersonnel.
TADJIKISTAN :
Le Tadjikistan a commencé en septembre 2002 à participer aux
réunions touchant à la Convention d'interdiction des mines. Il a
remis son premier rapport de transparence le 3 février 2003,
déclarant à cette occasion détenir 3.339 mines
antipersonnel placées sous le contrôle de ses forces, ainsi que la
présence, sur son territoire, d’un stock de 18.200 mines sous
contrôle russe. Le Tadjikistan a entrepris d’éliminer son
stock en août 2002. En fin 2001, les forces russes et ouzbèkes ont
posé des mines sur le territoire tadjik. Le Tadjikistan a fourni des
informations détaillées sur les zones minées et
suspectées de l’être Le premier programme d’action
contre les mines financé par la communauté internationale a
démarré en mai 2003. En juin 2003, une cellule exécutive
pour l’action contre les mines a été mise sur pied.
TANZANIE :La Tanzanie a remis
son premier rapport de transparence requis à l’article 7 le 5
février 2003 et sa mise à jour annuelle le 30 avril 2003. Sur les
23.987 mines antipersonnel qu’elle a déclaré détenir,
la Tanzanie compte en conserver 1.146 aux fins de la recherche et de la
formation. Elle a détruit un premier lot de 9.837 mines antipersonnel le
27 mars 2003 et a élaboré pour la destruction du solde restant un
plan dont la fin d’exécution est prévue pour septembre
2004.
TCHAD : Le
Tchad a achevé de détruire ses 4.490 mines antipersonnel
stockées et a décidé de n'en conserver aucune pour la
formation. Le Tchad a élaboré un "Plan stratégique national
de lutte contre les mines et les UXO : 2002-2015". L'ONG allemande HELP
déclare avoir dépollué 1.935.000 m² de terrain en 2002
et détruit à cette fin 2.970 mines et 6.904 UXO. L'hôpital
militaire de N'djamena a dénombré en 2002 200 nouvelles victimes
de mines, dont 54 civiles.
TIMOR-LESTE : Le Timor-Leste a accédé à la
Convention d'interdiction des mines le 4 mai 2003. La Convention y entrera en
vigueur le 1er novembre 2003.
TOGO : Le Togo a remis son premier
rapport requis à l’article 7. Il y fait état d’un
stock de 436 mines antipersonnel qui sera conservé dans sa
totalité pour la formation.
TUNISIE : La Tunisie a détruit
un nouveau lot de 13.684 mines antipersonnel de ses stocks, dont elle
prévoit d’achever la destruction en septembre 2003. En juin 2003,
un comité interministériel chargé de coordonner la mise en
œuvre de la Convention d'interdiction des mines a été mis sur
pied. Le MAG et l’UNMAS ont conduit des missions d’évaluation
en décembre 2002 et janvier 2003 afin d’analyser les besoins de la
Tunisie en matière de déminage.
TURKMENISTAN :
Le Turkménistan a annoncé la destruction totale de ses stocks
le 28 février 2003. Près de 700.000 mines antipersonnel ont
été éliminées en 17 mois. Le
Turkménistan a conservé 69.200 mines pour la formation, soit
largement plus que tout autre Etat Partie. L’ICBL a dénoncé
ce fait comme constituant une violation de la Convention d'interdiction des
mines.
URUGUAY : L’Uruguay a
détruit en juin et octobre 2002 un nouveau lot de 400 mines
antipersonnel. En 2002-2003, 18 démineurs de l’armée de
Terre ont participé à la mission de maintien de la paix de
l’ONU en République démocratique du Congo .
VENEZUELA : Le Venezuela a remis en
septembre 2002 son premier rapport requis à l’article 7,
dévoilant ainsi pour la première fois des informations sur son
stock de mines. Il a présenté une mise à jour de ce rapport
en mai 2003. Le volume des stocks y a été
réévalué à 46.135 mines antipersonnel. Du 7 au 14
mai 2003, 35.360 d’entre elles ont été détruites. Le
Venezuela a déclaré avoir posé des mines antipersonnel en
mai 1998, soit cinq mois après qu’il ait signé la Convention
d'interdiction des mines.
YEMEN :
Fin 2002, 6 des 14 communautés fortement touchées avaient
été débarrassées de toutes les mines et
déclarées “ hors de danger ”. Des études
techniques auprès d’autres communautés avaient
été menées à bien. En 2002, 18 zones
minées représentant au total 1.176.406 m² ont
été dépolluées. Des équipes de relevé
ont permis de réduire de 570.625 m² la superficie
présumée minée et ont balisé 3.451.895 m². En
2002, 204 mines antipersonnel, 151 mines antivéhicules et 25.361 UXO ont
été éliminées lors d’opérations de
déminage et de relevé.
ZAMBIE : En 2002, 721 km de routes
longeant le Lac Kariba ont été dépollués, permettant
ainsi la réalisation par la Banque mondiale d’un projet de
développement de 50 millions USD. Une étude de niveau un a
été menée dans la province occidentale en novembre 2002. La
Zambie détruira une partie des 6.691 mines antipersonnel qu’elle
avait initialement prévues pour être conservées en vue de la
formation.
ZIMBABWE : En 2002, un organisme
national chargé des actions contre les mines a été
créée pour définir un plan national dans ce domaine. Le
Centre zimbabwéen d’action contre les mines a été
constitué pour coordonner l’ensemble des efforts entrepris dans le
pays. En 2002, 85 km de champs de mines situés aux chutes Victoria ont
été dépollués, avec l’élimination de
16.000 mines.
Signataires
BURUNDI : Des
allégations dignes de foi continuent de faire état de l'emploi de
mines antipersonnel par les forces gouvernementales et rebelles, ce que les
autorités démentent catégoriquement. Le 2 décembre
2002, le gouvernement burundais de transition et le CNDD-FDD ont signé un
accord de cessez-le-feu interdisant toute pose de mines par l'une ou l'autre des
parties. Cet accord prévoit également l'obligation de marquer les
champs de mines, d'en dresser des cartes ainsi que de procéder à
leur déminage. Le 25 mars 2003, un projet de loi sur la ratification de
la Convention d'interdiction des mines a été adopté par le
Conseil des ministres, avant d'être avalisé par le sénat le
18 juin 2003. En 2002, au moins 114 civils victimes des mines/UXO ont
été recensés au Burundi.
ETHIOPIE : Le premier programme de
déminage humanitaire du pays a démarré au milieu de 2002.
En janvier 2003, 396.555 m² de terrain avaient été
déminés au Tigray, avec la destruction de 132 mines antipersonnel,
12 mines antivéhicules et 251 UXO. Une étude nationale sur
l’incidence des mines devait s'achever en octobre 2003. En 2002, 301.372
personnes ont bénéficié de l'éducation aux dangers
des mines. Au total, plus de 8,7 millions USD ont été
alloués à l'action contre les mines en 2002. L'Ethiopie a
accueilli en décembre 2002 la réunion de l'ICBL/Observatoire des
Mines pour la région de l’Afrique. En 2002, 67 nouvelles victimes
de mines/UXO ont été recensées.
GRECE : La Grèce a mené
à bien toutes les mesures nécessaires sur le plan national pour
ratifier la Convention d'interdiction des mines. Le 3 mai 2003, la Grèce
et la Turquie ont annoncé, dans une déclaration commune, leur
adhésion prochaine et simultanée au traité. En mars 2003,
le ministère de la Défense a pour la première fois
dévoilé que le stock de mines antipersonnel détenu par le
pays comprenait un peu plus d'un million de mines.
GUYANA : En avril 2003,
l'Assemblée nationale du Guyana approuvé la ratification de la
Convention d'interdiction des mines.
INDONESIE : L'Indonésie
continue d'avancer sur la voie de la ratification de la Convention
d'interdiction des mines. On a relevé plusieurs incidents impliquant des
mines et des pièges artisanaux à Ambon et Aceh.
POLOGNE : Le 5 mars 2003, la Pologne a remis spontanément
un rapport demandé par l'article 7. Elle y déclare détenir
plus d'un million de mines antipersonnel. La Première dame du pays a
inauguré une exposition sur les mines en exprimant le vœu de voir la
Pologne ratifier la Convention d'interdiction des mines. En 2002, au total 2.626
mines et 42.006 UXO ont été découvertes et détruites
dans le pays.
SOUDAN :En mai 2003,
le Conseil des ministres du Soudan a officiellement souscrit à la
Convention d'interdiction des mines, avant de la transmettre au Parlement pour
ratification. Malgré les accords de cessez-le-feu interdisant tout emploi
de mines, les parties continuent de s'accuser mutuellement d'en utiliser. En
septembre 2002, un protocole d'accord a été adopté par les
autorités soudanaises, l'Armée populaire de libération du
Soudan (APLS) et l'UNMAS concernant l'appui de l'ONU à l'action contre
les mines au Soudan. En septembre 2002, l'UNMAS a mis en place à Khartoum
un Centre national d'action contre les mines et, à Rumbek, en
février 2003, un Bureau de coordination des actions contre les mines pour
le Sud. Les activités de déminage et d'éducation aux
dangers des mines ont été étendues.
UKRAINE : L'Ukraine a achevé de
détruire près de 405.000 mines de type PMN entre juillet 2002 et
mai 2003. En 2002, les démineurs ukrainiens ont enlevé et
détruit 17.000 mines et UXO, la plupart datant de la deuxième
guerre mondiale.
Non-signataires
ARMENIE :
En 2002, les Etats-Unis ont formé et équipé 178 membres du
personnel du nouveau Centre national d'action humanitaire contre les
mines : Il s’agissait des membres de la première équipe
de déminage, de techniciens médicaux et de
maîtres-chiens.
AZERBAÏDJAN : En septembre 2002, le Survey Action Center a
lancé une étude sur l’incidence des mines en
Azerbaïdjan grâce à l'International Eurasia Press Fund
et à l'Agence nationale azerbaïdjanaise pour l'action contre les
mines. D'après les premiers résultats recueillis, plus de 650
communes réparties dans 27 régions pourraient être
exposées au danger, dans une faible mesure toutefois pour 80 %
d'entre elles. En 2002, deux ONG nationales ont dépollué 1.118.000
m² de terrain et en ont balisé 1.221.000 autres en vue du
déminage. Elles ont identifié et enregistré comme
minés 66.352.000 m² répartis dans 12 régions. En 2002,
30 séminaires sur l'éducation aux dangers des mines ont
été organisés dans 12 les régions minées. Ils
ont permis la formation de 525 travailleurs de la santé.
BIELORUSSIE : Le 28 juillet 2003, la Biélorussie a
mené à bien, par le décret présidentiel 330, les
mesures nationales nécessaires à son accession à la
Convention d'interdiction des mines,. La Biélorussie a détruit
22.963 mines antipersonnel de ses stocks en 2002. Son moratoire sur les
exportations de mines antipersonnel a été prolongé
jusqu'à la fin 2007.
BIRMANIE (MYANMAR) : L'armée birmane a continué de
poser des mines. Au moins 15 groupes rebelles font eux aussi usage de mines,
soit deux de plus que l'an passé : le New Mon State Party et le
Hongsawatoi Restoration Party. La co-lauréate du prix Nobel de la paix,
Jody Williams, et la Coordinatrice de l'ICBL, Liz Bernstein, se sont rendues
dans le pays en février 2003.
CHINE : La Chine a entrepris de
déminer sa frontière avec le Viet Nam dans les provinces de Yunnan
et Guangxi après la signature d'un accord frontalier.
EGYPTE : En mars 2003, l'Egypte a
présenté un plan national de déminage et de
développement de la côte nord-ouest. L’exécution de ce
plan devrait commencer immédiatement et s’étaler sur une
durée de 20 ans.
ESTONIE :Le Premier Ministre
estonien a déclaré que son gouvernement envisageait
sérieusement de rejoindre la Convention d'interdiction des mines et que
des pourparlers dans ce sens avaient été engagés au niveau
interne. En 2002, un total de 1.675 munitions non explosées ont
été détruites.
ETATS-UNIS D'AMERIQUE : Durant
l'exercice budgétaire 2002, les Etats-Unis ont alloué 76,9
millions USD aux programmes internationaux d'action contre les mines dans 37
pays, soit presque 5 millions USD de moins que l'année
précédente. Selon toute vraisemblance, les Etats-Unis n'ont pas
recouru aux mines antipersonnel durant l'Opération "Libérer
l'Iraq", bien qu'ils conservent des mines dans la région. Le moratoire
sur les exportations de mines antipersonnel a été prolongé
de six ans jusqu'au 23 octobre 2008. L'Administration Bush n'a pas achevé
l'examen de la politique américaine en matière de mines
terrestres, entamé en juin 2001. En Afghanistan, dans certains endroits,
les forces américaines ont intégré des champs de mines
datant de l'ère soviétique dans leur dispositif de défense
périmétrique. Les Etats-Unis n’ont cependant pas
expliqué comment, dans le cas de ces champs de mines, ils
s’acquittent des obligations leur incombant en vertu du Protocole II
modifié. Le Pentagone a déclaré en mai 2002 qu'il "ne
pourrait pas respecter" l'échéance de 2006 concernant la mise au
point de moyens destinés à remplacer les mines antipersonnel. Les
demandes budgétaires concernant ces programmes pour 2003-2009
s'élèvent à 1,07 milliard USD. Le programme RADAM a
été annulé durant l'exercice budgétaire 2002. Trente
et un soldats américains ont été tués ou
blessés par des mines ou munitions non explosées en Iraq et en
Afghanistan durant les cinq premiers mois de 2003.
FEDERATION DE RUSSIE : Les forces
russes ont continué de faire usage de mines antipersonnel en
Tchétchénie en 2002 et 2003. La Russie rejette les
allégations faisant état de l'emploi de mines en octobre 2002 par
les forces russes de maintien de la paix présentes en Géorgie. En
2003, la Russie a pour la première fois officiellement annoncé que
plus de 16,8 millions de mines antipersonnel de ses stocks avaient
été détruites entre 1996 et 2002 inclus. En novembre 2002,
un haut responsable militaire a déclaré que, depuis les huit
dernières années, la Russie n'a ni produit de mines PFM-1, PMN,
PMN-2 et PMN-4, ni fourni de telles mines à ses troupes. Le moratoire de
huit ans sur les exportations est venu à expiration le 1er
décembre 2002 mais les responsables ont indiqué que des mesures
étaient en cours pour le prolonger. En novembre 2002, le CICR a
organisé à Moscou une conférence régionale sur "les
mines terrestres et les résidus de guerre explosifs".
FINLANDE : En 2002, la Finlande a versé 4,8 millions
d’euros (4,6 millions USD) à des programmes d'action contre les
mines .
GEORGIE : Des informations continuent
de faire état de l'emploi de mines antipersonnel par les forces
armées géorgiennes. La Géorgie rejette
catégoriquement toute allégation de cette nature. L'OTAN a
accepté de participer au déminage des alentours des sites
militaires géorgiens et des anciennes bases militaires
soviétiques. En 2002, 70 nouvelles victimes de mines/UXO ont
été recensées en Géorgie. INDE :
L'Inde a posé d'importantes quantités de mines le long de sa
frontière avec le Pakistan entre décembre 2001 et juillet 2002.
L'armée indienne a entrepris de vastes opérations de
déminage à partir d’octobre 2002. Le pays continue
d'enregistrer un grand nombre de nouvelles victimes de mines.
IRAN :
En juillet 2002, le PNUD a signé avec l'Iran un accord prévoyant
une aide dans l'élaboration d'une stratégie d'action contre les
mines et l'octroi de formations dans différents domaines de l'action
contre les mines.
IRAQ : En 2003, l'Iraq a
été l'objet de mutations politiques, militaires et humanitaires.
Le conflit qui a éclaté en mars 2003 a exacerbé les menaces
que font planer sur les civils les mines, les UXO, et surtout les munitions
abandonnées par les forces iraquiennes ainsi que les sous-munitions
américaines et britanniques non explosées. Les forces iraquiennes
ont posé des mines dans plusieurs régions du pays. Le Centre des
opérations humanitaires possède des données sur 317 champs
de mines, 1.102 sites bombardés par la Coalition avec des bombes à
sous-munitions et 707 emplacements d'autres types d’UXO.
A la mi-mars 2003, les programmes d'action contre les mines en cours dans le
Nord de l'Iraq (à l'exception de celui du Mines Advisory Group) ont pour
la plupart été suspendus à la veille du conflit, mais ont
depuis lors repris et se sont élargis à de nouveaux secteurs. Des
programmes d'action contre les mines ont pour la première fois
été mis en œuvre dans le Sud de l'Iraq après la fin
des combats intensifs. La nouvelle équipe de coordination de l'action
contre les mines des Nations Unies supervise les programmes de lutte antimines
des Nations Unies en Iraq. En juin 2003, plusieurs projets d'étude et
d'évaluation d'urgence étaient soit prévus, soit en cours
dans différentes parties du pays. En mars 2003, l'ONU a lancé un
appel de fonds pour 20,4 millions USD destinés à l'action contre
les mines en Iraq dans le cadre du plan d'urgence couvrant une durée de
six mois. Un grand nombre de pays ont versé ou promis une contribution.
En particulier, la Commission européenne a annoncé en juin 2003
une contribution de 10 millions d’euros.
En 2002, on a recensé dans la région Nord, sous contrôle
kurde, 457 victimes d'accidents dus aux mines ou aux UXO. On ne dispose d'aucun
chiffre pour la région contrôlée par Bagdad. Le bilan dans
le Nord de l'Iraq s'est fortement alourdi ; selon l'ONU, il se serait accru
de 90 % pendant et après les hostilités de 2003.
ISRAEL :
Israël a prolongé son moratoire sur les exportations jusqu'à
juillet 2005. Il a déclaré avoir détruit 12 tonnes de
mines terrestres en 2002.
KOWEIT ::En 2002, au moins 39 mines et 2.400 sous-munitions non
explosées ont été détectées et
détruites au Koweït.
KIRGHIZISTAN : En janvier 2003, la Société du
Croissant-Rouge du Kirghizistan, en coordination avec le ministère des
Situations d'urgence, a lancé un programme à base communautaire
pour l’éducation aux dangers des mines dans l'oblast de Batken. Le
Croissant-Rouge, en partenariat avec le CICR, a organisé des tables
rondes sur les mines à Batken en février 2003 et à Bichkek
en mars 2003.
LETTONIE : En avril 2003, l'Ambassadeur de Lettonie auprès
de l'ONU à Genève a déclaré que son pays rejoindrait
probablement la Convention d'interdiction des mines en 2004. En mai 2003, la
Lettonie a spontanément remis un rapport de transparence au titre de
l'article 7, dans lequel elle fait état d'un stock de 2.980 mines
antipersonnel, conservées uniquement pour la formation. La Lettonie est
devenue Etat Partie au Protocole II amendé de la CCW le 22 août
2002. En 2002, 5.700 UXO ont été détectées et
détruites.
LIBAN : La collecte des données nécessaires
à l'étude nationale sur l'incidence des mines a
démarré en septembre 2002 pour s'achever en avril 2003. En 2002,
l'armée de Terre a déclaré avoir déminé 1,7
million de m² de terrain, avec la destruction de 7.973 mines antipersonnel,
de 139 mines antivéhicules et de 8.109 UXO. Dans le cadre de
"l'Opération Emirats Solidarité", financée par les Emirats
arabes unis à hauteur de 50 millions USD, deux sociétés
commerciales ont dépollué 3,9 millions de m² de terrain, avec
l'enlèvement et la destruction de 30.904 mines antipersonnel, 1.476 mines
antivéhicules et 1.400 UXO dans le Sud du Liban entre mai 2002 et mai
2003. Entre le 1er mai 2002 et le 1er juin 2003, des
activités d'éducation aux dangers des mines ont été
menées auprès de 95.000 des 180.000 étudiants du Sud du
Liban, et de 500.000 personnes au total. En 2002, 42 nouvelles victimes de
mines/UXO ont été enregistrées au Liban, soit bien moins
que les années précédentes.
NEPAL :Pour la première fois, les responsables
gouvernementaux et militaires ont officiellement reconnu l'emploi de mines
antipersonnel par les forces de sécurité. Un responsable de
l'armée de Terre a également admis la production de mines
antipersonnel. En 2002, dans la totalité des 75 districts, tant les
forces de sécurité que les rebelles ont fait un usage accru de
mines antipersonnel et d'engins explosifs improvisés. Cependant, depuis
le cessez-le-feu du 29 janvier 2003, il y a eu peu de cas d'emploi, voire aucun,
par l'une ou l'autre des parties. A l'occasion d'une mission menée
conjointement par la Campagne népalaise pour interdire les mines et par
l'ICBL, les dirigeants gouvernementaux et maoïstes se sont dits favorables
à l'inclusion d'une interdiction des mines dans le code de conduite du
cessez-le-feu.
PAKISTAN : Le Pakistan déclare avoir enlevé la
plupart des mines posées à partir de décembre 2001 suite
à l'exacerbation des tensions avec l'Inde. De nouveaux incidents dus aux
mines ont été signalés le long de ses frontières
avec l'Inde et l'Afghanistan. En 2002, 111 victimes de mines, dont 25 enfants,
ont été recensées. Des factions tribales ont utilisé
des mines antivéhicules au Baloutchistan et au Pendjab. En janvier 2003,
une ONG a lancé un projet pilote de déminage dans la zone tribale
de Bajaur Agency.
REPUBLIQUE
DE COREE : Fait sans précédent, la Corée du Sud a
enlevé un millier de mines antipersonnel de la zone
démilitarisée dans le cadre des projets de transports
intercoréens. Un total de 6.019 mines ont également
été enlevées à l'arrière en 2002. Les
autorités ont confirmé détenir un stock de deux millions de
mines antipersonnel.
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE POPULAIRE DU
LAOS : Au milieu de l'année 2002, une pénurie de fonds a
provoqué un ralentissement des opérations de déminage et le
licenciement de près de la moitié du personnel opérationnel
de UXO LAO. Depuis, les opérations reprennent progressivement, de
même que la réembauche du personnel. En 2002, 8,4 millions de
m² de terrain ont été dépollués et 98.963 UXO
détruites. Une éducation aux dangers des mines et UXO a
été assurée dans 683 villages, auprès de 160.053
personnes. UXO LAO a signalé 99 victimes de mines/UXO dans neuf provinces
en 2002.
REPUBLIQUE POPULAIRE DEMOCRATIQUE DE COREE : La Corée du
Nord a pour la première fois conduit des opérations de
déminage dans la zone démilitarisée, dans le cadre de deux
projets de transports intercoréens.
SERBIE-ET-MONTENEGRO : Le 20 juin 2003, le Parlement a
adopté une loi en vue d'accéder à la Convention
d'interdiction des mines. Les préparatifs législatifs de
l'accession ont été retardés du fait de la réforme
constitutionnelle du pays : naguère encore République
fédérale de Yougoslavie, il est en effet devenu l'Etat
indépendant de Serbie-et-Monténégro. Le ministère de
la Défense a révélé que la
Serbie-et-Monténégro détient un peu plus de 1,3 million de
mines antipersonnel. En mars 2003, le Centre d'action contre les mines de la
Serbie-et-Monténégro a estimé à 39 millions de
m² la superficie totale des terrains susceptibles d'être
infestés de mines et de sous-munitions. De nouveaux incidents dus aux
mines ont eu lieu dans le Sud de la Serbie en 2002-2003, mais on ignore s'ils
sont liés à de nouveaux cas d'emploi.
SOMALIE : Le 12 novembre 2002, les représentants de 16
factions somaliennes réunis à Eldoret, au Kenya, ont signé
l'Appel de Genève pour l'adhésion au principe d'une interdiction
totale des mines antipersonnel. Le Programme des Nations Unies pour la lutte
antimines avait, en 2000 et 2001, procédé à une
première étude de terrain en vue de mettre en place des bureaux
d'action contre les mines à Mogadishu, Baidoa et Garowe. Il a dû
renoncer à tous ces projets en raison de l'insécurité qui
règne dans ces régions.
SRI LANKA : En octobre 2002, les
autorités se sont déclarées prêtes à
accéder à la Convention d'interdiction des mines sous
réserve qu'un accord soit conclu avec les Tigres de libération de
l'Eelam tamoul (LTTE) sur la non-utilisation de mines. Une pétition
populaire en faveur de l'interdiction des mines, qui a recueilli plus d'un
million de signatures, a été remise aux délégations
du gouvernement et des LTTE à l'occasion des négociations de paix
tenues à Oslo en décembre 2002. Suite au cessez-le-feu de
février 2002, les actions contre les mines se sont nettement
multipliées. Au total, 16.356.485 m² de terrain ont
été dépollués en 2002, avec l'enlèvement de
36.880 mines et 10.198 UXO. De plus, 444.494 m² ont été
dépollués entre janvier et mars 2003, avec la destruction de
17.966 mines et de 2.951 UXO. Les autorités ont mis sur pied un
Comité directeur national de l'action contre les mines. L'UNICEF et les
ONG ont intensifié leurs activités d'éducation aux dangers
des mines. En 2002, au moins 142 nouvelles victimes de mines ont
été recensées à Sri Lanka, mais le véritable
bilan est vraisemblablement plus élevé.
TURQUIE : Le 12 mars 2003, l'Assemblée nationale a
adopté à l'unanimité la loi d'accession à la
Convention d'interdiction des mines, qui a ensuite été
signée par le Président. Le 3 mai 2003, les ministres des Affaires
étrangères de la Grèce et de la Turquie ont annoncé,
dans une déclaration commune, que les deux pays adhéreraient
simultanément à la Convention. Toujours en mai 2003, la Turquie a
fait savoir que ses forces armées avaient commencé à
planifier la destruction des stocks de mines antipersonnel. De même, elle
a déclaré que le déminage de sa frontière avec la
Bulgarie avait été achevé à la mi-2002. Des
opérations de déminage se poursuivent dans d'autres
régions. Les autorités ont signalé 21 nouvelles victimes
des mines en 2002, contre 58 en 2001. Le 26 avril 2003, "Turkey without Mines" a
organisé la première conférence nationale sur les mines
antipersonnel, à Istanbul.
VIET NAM : Pour la première
fois, les études locales permettent de brosser un tableau
détaillé des accidents par mines/UXO et de l'état de
contamination dans plusieurs portions de deux provinces du centre fortement
affectées. Les projets de déminage, d'éducation aux dangers
des mines et d'assistance aux survivants ont continué de
s'étendre, notamment à de nouvelles régions du pays.
Autres
ABKHAZIE :
Le ministre abkhaze de la Défense a déclaré qu'au milieu de
l'année 2002, les troupes abkhazes et géorgiennes ont posé
des mines le long du col de Marukh. En 2002, le HALO TRUST a
dépollué 858.688 m² de terres minées et détruit
456 mines antipersonnel, 127 mines antivéhicules et 749 UXO.
HAUT-KARABAKH :
En 2002, 380.386 m² de terrain ont été
débarrassés de mines et 3.683.900 m² ont fait l'objet de
relevés.
KOSOVO : En 2002, le Corps de protection du Kosovo a
dépollué 203.360 m² de terrain, détruisant neuf mines
antipersonnel, 206 sous-munitions et 29 UXO. Quatorze nouvelles zones
dangereuses ont été identifiées. Au total, 1,4 million USD
ont été alloués à l'action contre les mines au
Kosovo. En 2002, entre 15 et 24 victimes civiles ont été
signalées, la plupart des accidents impliquant des munitions non
explosées.
PALESTINE : Un comité national
d'action contre les mines a été créé en août
2002. Il ressort d'une évaluation du problème des mines et des
UXO, réalisée par l'UNICEF, que la plupart des régions
affectées ne sont pas correctement clôturées et
balisées, y compris les zones d'entraînement de l'armée
israélienne. Les activités d'éducation aux dangers des
mines ont gagné de l'ampleur.
SOMALILAND : L'étude sur
l'incidence des mines qui s'est achevée en mars 2003 a identifié
357 communautés affectées, dont 45 fortement et 102 moyennement.
L'UNICEF et Handicap International ont conduit en septembre et octobre 2002 une
enquête sur les connaissances, attitudes et pratiques en matière de
mines et d’UXO au Somaliland,. Trois ONG ont mené des
activités de déminage en 2002, dépolluant 1,5 million de
m² de terres minées et 20 millions m² de zones de combat. Au
total, 2.372 mines antipersonnel et 18 mines antivéhicules
prélevées sur les stocks ont été détruites en
novembre 2002. La coordination de l'action contre les mines au Somaliland a
été fortement mise à mal en 2002. Huit donateurs ont
déclaré avoir alloué en 2002 quelque 5,55 millions USD
à l'action contre les mines au Somaliland.
TAIWAN :
Taiwan a transféré 42.175 mines antipersonnel vers l'Allemagne aux
fins de leur destruction. et a versé 294.768 USD en faveur du
déminage au Honduras. Un projet de législation relative à
l'emploi, la production, le transfert, le stockage et la destruction des mines
antipersonnel a été élaboré.
TCHETCHENIE : Les forces
fédérales russes et les rebelles tchétchènes ont
continué d'utiliser des mines antipersonnel. L'UNICEF et le CICR ont
poursuivi leurs programmes d'éducation aux dangers des mines et
d'assistance aux survivants dans le Caucase du Nord. En 2002, le
ministère tchétchène de la Santé a fait état
de 5.695 victimes de mines/UXO, parmi lesquelles figurent 938 enfants.
UNION EUROPEENNE : En 2002, la Commission européenne a
alloué un total de 42 millions d’euros (40 millions USD) à
l'action contre les mines, soit près de 50 % de plus qu'en 2001. Le
3 décembre 2002, la Commission a adopté une "Stratégie de
lutte contre les mines pour 2002-2004".