Le Niger a signé la Convention d’interdiction des mines le 4
décembre 1997 et l’a ratifiée le 23 mars 1999 avant
d’en devenir partie le 1er septembre 1999. Le Niger a
annoncé en mars 2003 qu’une législation d’application
était en cours
d’adoption[1]. En mai 2003, un
responsable du Ministère des affaires étrangères a
déclaré à l’Observatoire des Mines qu’une
législation d’application nationale serait adoptée
d’ici à la tenue de la Cinquième Rencontre des Etats Parties
en septembre 2003[2].
La question des mines relève de la Commission nationale pour la
collecte et le contrôle des armes
illégales[3].Le
Niger a remis son premier rapport de transparence, conformément à
l’article 7, le 12 septembre 2002, ainsi qu’une mise à jour
le 31 mars 2003[4].
Le Niger a pris part aux réunions du Comité permanent
intersessions de la Convention d’interdiction des mines en février
et mai 2003. Le 22 November 2002, il n’a pas participé au vote de
la résolution 57/74 de l’Assemblée générale
des Nations Unies, qui prône l’universalisation et la mise en oeuvre
de la Convention d’interdiction des Mines, bien qu’il s’en
soit porté coauteur.
Le Niger n’a jamais produit ou exporté de mines antipersonnel.
Dans le rapport qu’il a remis au titre de l’aticle 7 en septembre
2002, le Niger indique ne pas détenir de stock de mines antipersonnel,
même à des fins de
formation[5].
Dans son rapport remis en mars 2003, le Niger signale avoir détruit
depuis mai 2001 : 48 mines antipersonnel, 65 détonateurs de mines
antipersonnel, 34 mines antichar et cinq détonateurs de mines
antichar[6]. Il a fait état
d’un stock comprenant 1 006 mines antichar d’origine polonaise,
belge et russe ainsi que 146 mines éclairantes françaises. Il
compte conserver 949 mines antichar ainsi que la totalité des 146 mines
éclairantes. D’après ses indications, 57 mines antichar
russes et belges ont été transférées en vue
d’être
détruites[7].
Problème des mines
Le Niger est confronté au problème des mines depuis la
Deuxième guerre mondiale et, plus récemment, suite à
l’éclatement d’un conflit armé entre les
autorités et les groupes rebelles touaregs et toubou.
Selon les informations qui figurent dans le rapport remis au titre de
l’aticle 7, on recense quatre zones touchées par les mines dans le
pays : le Plateau de Djado (axe Chirfa-Dao-Timi) ; les plaines de
Talak (districts de Boukoki-Arlit et de Teguidan àTaqait) ; le
plateau de Mangueni (Achelouma) ; et le massif de l’Aïr
(Abardok)[8]. Ces régions sont
peu peuplées[9]. D’autres
zones sont suspectées d’être polluées : le
plateau du Karama, le plateau du Tchigaï, le massif d’Afafi et la
région d’Emi Fezzan.
Le Niger n’a mené aucune opération de déminage
faute de moyens et d’expertise. Il a solicité l’assistance de
la communauté internationale, en particulier pour effectuer des
relevés dans les zones
touchées[10].
Victimes et assistance aux survivants
Aucune victime d’accident par mine n’a été
signalée en 2002. Mais le 3 janvier 2003, trois touristes italiens ont
été tués et leur guide blessé après que leur
véhicule a heurté une mine antivéhicule à Orida, sur
le plateau de Djado dans le nord du
pays[11].
Le Niger a pour la première fois communiqué des informations
sur les victimes des mines lors des réunions du Comité permanent
intersessions de février 2003. Dans les années 80, on ignore la
date exacte, l’explosioin d’une mine antivéhicule
heurtée par véhicule militaire a tué et blessé
plusieurs personnes sur le plateau de Karama. Le 24 septembre 1997, cinq
personnes sont mortes dans les mêmes circonstances à Chirfa-Dao
Tihi. Plusieurs autres incidents ont été recensées en
novembre 1997, dont l’explosion d’une mine heurtée par une
jeep à Teguidon, qui a fait un mort et cinq blessés. A
Tagaït, les mines ont tué ou blessé une vingtaine de
personnes autour du village d’Abardok, dans le centre du Niger. En 1998,
un routier a été blessé après que son camion eut
percuté une mine antivéhicule à Achelouma dans le nord du
pays[12].
Les infrastructures de santé du Niger seraient en piètre
état faute de ressources suffisantes. S’il existe des programmes de
rééducation physique, les plus démunis et les habitants des
régions les plus reculées du pays n’y ont
généralement pas
accès[13].
[1] Rapport remis au titre de l’aticle 7,
Form A, 31 March 2003. [2] Entretien avec Hama
Kansaye Souleyman, Chef de la Division ONU, Ministère des affaires
étrangères, et avec le Major Adamou Garva, Chef de Battaillon,
Ministère de la Défense, Genève, 12 mai
2003. [3] Landmine Monitor Report 2002, p.
384. [4] Rapport remis au titre de
l’aticle 7, 31 mars 2003 (pour la période mai 2001-31 mars
2003) ; rapport remis au titre de l’aticle 7, 12 septembre 2002 (pour
la période avril 2001-juille 2002). Le rapport de 2003 obtenu par
l’Observatoire des Mines est rédigé à la
main. [5] Rapport remis au titre de
l’aticle 7, formulaire B, 12 septembre
2002. [6] Rapport remis au titre de
l’aticle 7, formulaire G, 31 mars
2003. [7] Rapport remis au titre de
l’aticle 7, formulaires B et D, 31 mars
2003. [8] Rapport remis au titre de
l’aticle 7, formulaire C, 31 mars 2003. Rédigé à la
main, le rapport contient des passages
illisibles. [9] Déclaration du Col.
Maï Moctar Kassouma, Président de la Commission nationale pour la
collecte et le contrôle des armes illégales, Comité
permanent sur le Déminage, l’éducation aux dangers des mines
et les techniqiues du déminage, Genève, 5 février
2003 ; rapport remis au titre de l’aticle 7, formulaire C, 12
septembre 2002. [10] Rapport remis au titre
de l’aticle 7, dernier paragraphe, 12 septembre 2002 ;
déclaration du Col. Maï Moctar Kassouma, Comité permanent sur
le Déminage, 5 février 2003 ; entretien avec Hama Kansaye
Souleyman, Ministère des affaires étrangères, et avec le
Major Adamou Garva, Ministère de la défense, 12 mai
2003. [11] « Trois touristes
italiens sont morts vendredi dans le nord du Niger quand leur jeep a
sauté sur une mine », Agence France Presse, 4 janvier
2003 ; déclaration du Col. Maï Moctar Kassouma, Comité
permanent sur le Déminage, 5 février
2003. [12] Déclaration du Col.
Maï Moctar Kassouma, Comité permanent sur le Déminage, 5
février 2003. [13] Handicap
International, « Rapport mondiale sur l’assistance aux victimes
2002 », Lyon, décembre 2002, p. 393.